Présidentielle au Sénégal : le Conseil constitutionnel rejette le dossier de Sonko pour pièce manquante


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Ousmane Sonko, opposant sénégalais
L'opposant sénégalais, Ousmane Sonko

À l’heure actuelle, tout joue contre la participation effective de l’opposant sénégalais Ousmane Sonko à la Présidentielle du 25 février. Le Conseil Constitutionnel vient de rejeter son dossier.

L’opposant numéro 1 au régime du Président Macky Sall n’est pas au bout de ses peines dans son combat vers la Présidentielle du 25 février 2024. Ce vendredi, le Conseil constitutionnel a rejeté son dossier, a annoncé l’un de ses avocats, Me Ciré Cledor Ly, présent lors de l’examen du dossier. « Le président du Conseil constitutionnel a estimé qu’il manquait une pièce capitale au dossier de candidature », a indiqué l’avocat qui dit ne pas connaître la nature de la pièce manquante.

Les avocats d’Ousmane Sonko ne baissent pas les armes

Cette décision du Conseil constitutionnel intervient moins de 24 heures après une autre décision défavorable à Ousmane Sonko. Cette fois-ci, c’est la Cour suprême qui a confirmé, dans la nuit de jeudi à vendredi, la condamnation de l’opposant à 6 mois de prison avec sursis en plus d’une amende de 200 millions de francs FCFA dans l’affaire de diffamation l’opposant au ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang. Avec ce verdict, les chances du leader du Pastef de participer aux joutes électorales se sont considérablement amenuisées. Dans ces conditions, le rejet de son dossier par le Conseil constitutionnel pourrait sonner comme le coup de grâce. Mais, ses avocats ne désespèrent pas. Bien au contraire, ils y croient plus que jamais.

Au sujet de la confirmation de la condamnation par la Cour suprême, ils sont persuadés que le temps joue en leur faveur. Pour les avocats, leur client conserve la totalité de ses droits civiques dès lors qu’il n’en a pas été officiellement déchu et que la procédure de radiation du fichier électoral n’est pas achevée. Mieux, la mesure de radiation devra être confirmée par le tribunal de Ziguinchor où Ousmane Sonko est inscrit sur le fichier électoral. Une fois qu’il aura reçu la notification de cette radiation, l’opposant disposera encore de cinq jours pour faire appel. Toute une procédure qui, du point de vue des avocats, ne pourrait être achevée avant la date du 20 janvier retenue pour la publication de la liste des candidats à la Présidentielle.

Un rejet provisoire ?

Sur le rejet du dossier par le Conseil constitutionnel, les avocats restent convaincus que le dossier déposé par leur client est bien complet. Ousmane Sonko a même obtenu les parrainages nécessaires, sauf que ces parrainages ne sont pas présentés sur les fiches officielles prévues à cet effet puisque la Direction générale des élections s’est refusée à lui en fournir.

Au total, même en cas de pièces manquantes, la bonne démarche, que le Conseil a déjà adoptée avec d’autres candidats, veut que le concerné soit invité à compléter les éléments manquants. À l’étape actuelle, rien n’est donc encore joué.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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