En RDC, le scrutin du 20 décembre continue de susciter des réactions de la part de l’opposition. Cette dernière prévoit une grande manifestation, mercredi prochain.
Le rendez-vous électoral du 20 décembre 2023 en RDC a été un véritable fiasco au point de vue organisationnel. La CENI présidée par Denis Kadima était loin d’être prête pour ce scrutin, en dépit des assurances qu’il n’a cessé de donner. Les candidats de l’opposition n’ont pas attendu la fin du vote pour décrier les nombreux ratés qui ont émaillé la journée du 20 décembre et qui ont contraint la CENI à prolonger le vote jusqu’au jeudi 21 et même au vendredi 22 décembre, selon certaines sources. La dernière grande déclaration émane d’un groupe de candidats de l’opposition. Il s’agit de Martin Fayulu, Denis Mukwege, Théodore Ngoy, Jean-Claude Baende et Nkema Liloo.
« Un simulacre d’élections »
Pour ces cinq, ce qui s’est passé le 20 décembre en RDC n’est qu’ « un simulacre d’élections ». Pour se faire entendre, ils ont annoncé l’organisation, mercredi prochain, 27 décembre 2023, d’une importante manifestation à Kinshasa. « Les irrégularités (…) attestent, à suffisance, que le 20 décembre 2023, il s’est agi d’un simulacre d’élections, organisées en violation du droit fondamental du peuple congolais d’être dirigé par un président de la République et des députés et sénateurs régulièrement élus », lit-on dans leur communiqué. Ils dénoncent également la prolongation du vote qui, pour eux, est une violation flagrante de la Constitution et de la loi électorale.
Faut-il craindre le pire ?
À l’allure où les choses vont, la fin de ce processus électoral paraît incertaine. Les premiers résultats proclamés par la CENI concernent les votes des Congolais de la diaspora : Belgique, Afrique du Sud, France, Canada, et États-Unis. Et ils donnent une large avance à Félix Tshisekedi qui totalise à lui seul plus de 80% des suffrages exprimés. Déjà, l’opposition dénonce une manipulation des résultats. « L’opposition n’est pas concernée par ces résultats de pacotille, fruit d’une CENI monolithique et militante du pouvoir », déclare Rodrigue Ramazani Bekola, un cadre du parti Envol de Delly Sesanga, soutien de Moïse Katumbi. « M. Denis Kadima et sa bande de l’Union sacrée, poursuit-il, doivent savoir que la surveillance électorale est active. Seule la Mission d’observation électorale CENCO-ECC est le gage de la crédibilité des résultats ».
Les États-Unis, la Belgique, l’Allemagne, le Canada, le Royaume-Uni et la France appellent les acteurs politiques congolais à protester, s’ils doivent le faire, de manière pacifique, en respectant ce que prévoient les lois et la Constitution du pays.