Le peuple zambien vient de punir le Président sortant, Edgar Lungu, en lui préférant son principal opposant, Hakainde Hichilema, sorti largement victorieux du scrutin de jeudi. La Commission électorale a déclaré vainqueur le désormais ex-opposant.
Après six tentatives, Hakainde Hichilema, l’éternel opposant zambien est finalement élu Président. « Je déclare Hakainde Hichilema président élu de la République de Zambie, en ce 16 août », a déclaré Esau Chulu, président de la Commission électorale, vers 2h30 du matin devant la presse. L’homme d’affaires a écrasé son principal rival, le Président sortant, Edgar Lungu, qu’il a devancé de près d’un million de voix, ayant rassemblé au total 2.8 millions de suffrages.
Même si une des 156 circonscriptions électorales n’a pas encore vu ses bulletins de vote dépouillés, la Commission électorale, s’appuyant sur la très large avance de l’opposant, a estimé que quels que soient les résultats de ladite circonscription, cela « ne risquait pas d’influer » sur la victoire de M. Hichilema.
Dans le camp du nouvel élu, la victoire était célébrée avant même que la Commission électorale ne la confirme. Les partisans de Hakainde Hichilema s’étaient, en effet, dans la soirée du dimanche, réunis devant la résidence de leur héros à Lusaka pour laisser éclater leur joie, mais sans perdre de vue la lourde responsabilité qui incombe au futur Président.
« C’est un moment très émouvant pour certains d’entre nous, mais nous gardons aussi à l’esprit que le peuple zambien a déposé l’autorité pour gérer les affaires et les intérêts de ce pays. Nous devons donc traiter cette question d’une manière sacro-sainte. Il ne doit pas y avoir d’excitation », a laissé entendre Gary Nkombo, responsable en charge des élections au sein du Parti uni pour le développement national.
Ces résultats du vote des Zambiens, sortis massivement (plus de 70 % de taux de participation), constituent une punition pour le Président sortant à qui il est reproché d’avoir appauvri, par des emprunts insoutenables, un pays pourtant riche en ressources minières, particulièrement le cuivre.
Dans la famille politique d’Edgar Lungu, on songe à introduire des recours. Mais l’opposition appelle d’ores et déjà le Président défait à « agir en homme d’État » et à admettre « rapidement sa défaite pour que le processus de passation de pouvoir et de réconciliation de ce pays puisse commencer ».
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