Le candidat à la Présidentielle tunisienne, Ayachi Zemmal, a été condamné à douze ans de prison par la Chambre correctionnelle du Tribunal de première instance de Tunis 2. Cette décision a été rendue publique par le porte-parole du tribunal, Sami Semadhi, lors d’une interview.
La Chambre a infligé à Zemmal quatre peines distinctes de trois ans de prison, chacune liée à des accusations de « falsification de parrainages » dans quatre affaires séparées. En plus de cette lourde peine, Ayachi Zammel a été privé de son droit de vote, une mesure qui renforce encore plus les sanctions à son encontre. La même chambre a cependant décidé de reporter l’examen de cinq autres affaires qui pèsent contre Zemmal.
Cette décision laisse planer un avenir encore plus incertain pour ce candidat. Face à cette situation, l’avocat de Zemmal, Abdessattar Messaoudi, a déclaré à Mosaïque FM que l’équipe de défense ne comptait pas en rester là et qu’elle allait épuiser tous les recours légaux disponibles. Cela inclut un éventuel recours devant la justice internationale, dans le but de défendre la cause de leur client.
Traque d’opposants et volonté de Kaïs Saïed de confisquer le pouvoir
Cette condamnation s’inscrit dans un contexte politique de plus en plus tendu en Tunisie. Celui étant marqué par une traque systématique des opposants au régime de Kaïs Saïed. Depuis sa prise de pouvoir, en 2021, le Président Saïed a multiplié les mesures controversées visant à écarter ses détracteurs et à renforcer son contrôle sur les institutions.
Ce qui, pour beaucoup d’observateurs, apparaît comme une volonté de confiscation du pouvoir, a suscité de vives critiques de la part de la communauté internationale et des défenseurs des droits humains. Le cas d’Ayachi Zemmal est ainsi perçu par certains comme un exemple supplémentaire de la répression des opposants politiques sous le régime actuel.
Le recours à la justice internationale envisagé par la défense de Zemmal pourrait alors marquer un tournant dans la lutte des opposants contre un pouvoir de plus en plus autoritaire.