Denis Mukwege a déclaré sa candidature pour la Présidentielle de décembre 2023. Une décision que beaucoup attendaient en RDC.
C’est fait. Denis Mukwege est officiellement candidat à la Présidentielle de décembre 2023 en RDC. Le gynécologue met ainsi fin à plusieurs mois de suspense. Il a fait l’annonce, ce lundi, à Kinshasa. « Je ne vais pas attendre 2028. Je ne le fais pas par intérêt, ni pour le pouvoir, mais pour sauver ma patrie. Demain, ce sera trop tard, j’y vais maintenant », a déclaré le prix Nobel de la paix 2018. Celui qui n’a jamais caché ses impressions sur la gestion du régime Tshisekedi n’a pas, cette fois-ci non plus, porté de gants pour s’exprimer.
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« Ceux qui sont attirés par le pouvoir pour le pouvoir sont dans l’Union sacrée et soi-disant « du bon côté de leur histoire ». Nous, nous sommes avec le peuple, nous sommes du bon côté des intérêts de notre peuple. Face à la décadence, nous ne pouvons pas attendre sa disparition pour agir. Demain sera tard ! C’est aujourd’hui, c’est pourquoi je suis prêt et que j’y vais maintenant ». Le gynécologue a profité de l’occasion pour fustiger les « arrestations arbitraires des opposants politiques et journalistes, la corruption et l’enrichissement illicite ainsi que de multiples violations des droits de l’homme ».
« La fraude est d’ores et déjà programmée »
Pour Denis Mukwege, les élections sont parties pour être entachées d’irrégularités et de fraudes. « La fraude est d’ores et déjà programmée. Nous le savons tous. Ne soyez pas naïfs », lâche-t-il, invitant ses militants à ne pas se contenter d’aller voter. Il leur recommande vivement de surveiller leur vote pour ne pas se le faire voler. Selon le prix Nobel de la paix, la vigilance doit être le maître-mot de ses militants dans le cadre de cette élection. Selon des sources locales, Denis Mukwege devrait déposer sa candidature à la CENI, ce mardi.
Conscient des sacrifices qu’impose sa nouvelle ambition, Denis Mukwege déclare : « Il faut avoir le courage de renoncer à son confort personnel par patriotisme ». Dans cette ligne, il a annoncé son retrait temporaire de la tête de la fondation Panzi. Fondé depuis plus de deux décennies, cette structure s’est spécialisée dans survivantes des violences notamment des victimes d’abus sexuels.