Présidentielle en Mauritanie : l’ancien dirigeant Abdel Aziz a déposé un dossier incomplet


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Ould Abdel Aziz ancien président de Mauritanie
Ould Abdel Aziz ancien président de Mauritanie

L’ancien Président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, a déposé sa candidature à la Présidentielle du 29 juin. Contre toute attente, puisqu’il n’a pas réussi à réunir le nombre de parrainages exigés.

On le savait hors course, puisqu’il n’avait pas réussi à réunir le nombre de parrainages nécessaires : 100 conseillers municipaux, dont 5 maires. Même son porte-parole, Mohamed Ould Djibril, le déclarait hors-jeu, mardi dernier, à l’avant-veille de la clôture des dépôts de dossiers de candidature. Mais, l’ancien Président, Mohamed Ould Abdel Aziz a décidé de jouer son va-tout. Mercredi 15 mai 2024, il débarque au Conseil constitutionnel où l’attendaient des centaines de partisans, à quelques minutes de la clôture des dépôts de dossiers, avec un dossier incomplet, puisqu’il n’a pas pu jusque-là obtenir le nombre de parrainages requis. À en croire son porte-parole, le prédécesseur de Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani espère compléter son dossier sous 48 heures.

Ce système de parrainages fait d’ailleurs, depuis plusieurs semaines, l’objet de vives critiques de la part de plusieurs prétendants au fauteuil présidentiel qui y voient une mesure d’exclusion en faveur des partis de la mouvance présidentielle qui détiennent le plus grand nombre de conseillers municipaux. Des accusations évidemment balayées par le camp présidentiel qui avance que le Code électoral est le fruit d’un consensus dégagé avec les partis d’opposition à la suite de multiples négociations.

Une candidature toujours menacée

Plusieurs menaces pèsent sur cette candidature de l’ancien Président. D’abord, il a maille à partir avec la justice de son pays qui l’a condamné à 5 ans de prison ferme pour enrichissement illicite et blanchiment de capitaux. Une décision dont il a fait appel, ce qui fait dire à ses avocats qu’il conserve la totalité de ses droits civiques. L’autre sujet à polémiques, c’est l’article 28 de la Constitution du pays qui dispose qu’un président de la République ne peut faire plus de deux mandats. Ce qu’a déjà fait Mohamed Ould Abdel Aziz qui a dirigé le pays de 2009 à 2019, avant de passer le témoin à son proche ami et collaborateur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani devenu son pire ennemi.

L’intermède de cinq ans autorise-t-il l’ancien Président à revenir sur la scène ? Là est la grosse interrogation à laquelle le Conseil constitutionnel mauritanien devra répondre très prochainement. L’institution se prononcera sur les huit candidatures déposées, dont celle du Président sortant, candidat à sa propre succession, d’ici à la fin du mois.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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