Le Président sortant guinéen Alpha Condé pourrait être réélu dès le premier tour de l’élection présidentielle, selon la commission électorale nationale indépendante (CENI). De son côté, le principal parti d’opposition s’est retiré du processus électoral. Alors que l’on craint de nouvelles violences en Guinée, le mutisme des organisations régionales africaines, qui ne se sont pas encore exprimées à propos du scrutin, est pointée du doigt par les observateurs du continent.
Les évènements s’accélèrent en Guinée. La commission électorale nationale indépendante (CENI) a annoncé, jeudi soir, que le Président guinéen sortant Alpha Condé s’acheminait vers une réélection dès le premier tour de l’élection présidentielle, avec près de 2 millions de voix en sa faveur, selon les résultats provisoires partiels. La CENI a également estimé la participation à l’élection présidentielle en moyenne à 75% pour le premier tour, qui s’est tenu le 11 octobre.
Bien qu’à l’international, on affirme que les élections se sont déroulées dans le calme et sans irrégularités majeures, la version des faits de l’opposition diffère. Le leader de l’opposition, Cellou Dalein Diallo, qui dirige l’UFDG, a annoncé son retrait du processus électoral, évoquant une véritable « mascarade » autour du scrutin, « entaché de fraudes », selon lui. Le correspondant d’Afrik.com, basé en Guinée, a fait état dans ses reportages de nombreux manquements à l’ouverture des votes du premier tour.
De même, sur le continent, notamment au Sénégal, où réside une forte communauté guinéenne et où Cellou Dalein Diallo a « battu à plate couture » Alpha Condé, de nombreux observateurs, lors de débats télévisés sur l’élection présidentielle, ont estimé que ce n’était pas à l’Union Européenne ou aux Occidentaux en général d’affirmer si l’élection s’est bien déroulée ou non. Ils ont été plus loin, décriant le mutisme des organisations africaines telles que la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) ou encore l’Union Africaine (UA) qui ne se sont toujours pas exprimées sur ce scrutin, estimant qu’elles devaient être en premières ligne pour garantir la pérennité de la Présidentielle.
Pour l’heure, la Guinée retient son souffle. De nouvelles violences à l’issue du scrutin pourraient bien éclater dans le pays entre partisans du Président sortant et ceux du leader de l’opposition.