Le président ivoirien Alassane Ouattara a annoncé débloquer une avance de 100 millions de Fcfa aux neufs autres candidats en course sur le budget qu’il leur sera attribué pour la campagne électorale qui débute officiellement le 9 octobre prochain.
Le candidat d’opposition Mamadou Koulibaly n’a pas manqué de réagir à l’annonce du porte-parole du président Alassane Ouattara, Bruno Koné, jeudi, concernant le déblocage d’une somme de 100 millions d’euros aux neuf autres candidats pour « leur permettre de faire campagne ». L’ancien président de l’Assemblée nationale a estimé qu’il s’agissait d’une partie du financement « inscrite dans la loi des finances » pour l’opposition.
Mamadou Koulibaly s’est montré très critique au sujet de l’allocation de cet argent. Selon lui, Alassane Ouattara cache à ses concurrents le montant total de l’aide qu’il leur sera alloué pour la campagne présidentielle. Le président-candidat est « un candidat qui, la caisse en main, appelle les autres candidats, ses adversaires, pour leur donner de l’argent en leur expliquant que c’est leur part conformément à une ligne inscrite dans la loi des finances et dont il est le seul à connaître le montant », a-t-il critiqué, rapporte APA.
Une pré-campagne électorale ?
Il s’est montré septique sur le montant de l’argent qui sera versé à l’opposition, estimant qu’il sera très inférieur à celui dont dispose le chef de l’Etat ivoirien. Mamadou Koulibaly, le président du LIDER, parti qu’il a créé au lendemain de la chute de l’ex-président Laurent Gbagbo alors qu’il faisait parti de l’ancienne majorité du FPI, s’est insurgé des dépenses effectuées par le président ivoirien qui selon lui est déjà en campagne électorale financée par les deniers publics.
« Depuis le 9 septembre 2015, date de la publication de la liste des candidats définitivement retenus par le Conseil constitutionnel, Ouattara a déposé sa casquette de président de la République pour enfiler celle de candidat à la présidentielle, comme les neuf autres », a-t-il indiqué, avant de conclure : « Ouattara est très sélectif dans le choix des lois qu’il veut bien appliquer. Il viole la constitution. Nous irons chercher ces fonds comme une avance pour le financement de la pré campagne en attendant l’application pleine et entière de la loi ».