Présidentielle au Sénégal : RFI et France 24 pointés du doigt


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France 24 et RFI
Logos de France 24 et RFI

Le dépouillement du scrutin présidentiel au Sénégal se poursuit avec une fausse note déplorée par l’ensemble des candidats d’opposition prenant part à cette élection : le traitement tendancieux de RFI et de France 24.

A Dakar,

Quel est l’intérêt de RFI et France 24, deux médias français, à occulter les vraies informations en rapport avec la Présidentielle de ce 24 février 2019 au Sénégal ? C’est la question qui est posée par les partis d’opposition au Sénégal, et une bonne partie de la population. Il est en effet reproché aux deux médias français « d’occulter des réalités au cours de la campagne électorale », et de faire un traitement de l’information en faveur du Président sortant, notamment Macky Sall. Est-ce vrai ? Rien n’est moins sûr. Sauf qu’au vu du traitement effectué par le représentant de RFI au Sénégal, force est de se poser bien des questions quant à l’équité de l’information fournie par ce journaliste.

Dans sa publication de ce dimanche 24 février 2019 au soir, RFI mentionnait :  » Le travail de compilation des résultats de la présidentielle de ce dimanche 24 février se poursuit au Sénégal. Et les premières tendances commencent à se dessiner.

Depuis le début de la soirée, dimanche, les médias sénégalais égrènent les résultats bureau de vote par bureau de vote. Les premières projections de e media Invest et RFM dessinent un trio de tête composé de Macky Sall, Idrissa Seck et Ousmane Sonko. Mais il faut encore rester très prudent, le dépouillement des bulletins de l’élection présidentielle est toujours en cours et c’est la Commission électorale qui publiera les résultats officiels « .

Le média français, par sa « prudence », qui n’a pas « osé relayer des chiffres publiés par la plupart des médias sénégalais, en citant ces journaux pour dégager sa responsabilité » est en effet fustigé pour ne « citer que deux groupes de presse très proches du pouvoir ». Durant la soirée de ce 24 février 2019, l’opposition fustige « RFI et France 24 pour leur traitement fallacieux de l’information, évitant de prononcer le mot deuxième tour qui est inévitable ». La tension est vive en ce moment au Sénégal, contrairement à ce qui a été dit par RFI qui parle de calme. Les opposants Ousmane Sonko du parti Pastef et Idrissa Seck de Rewmi ont tenu un point de presse appelant le Président sortant Macky Sall à se conformer à la réalité des urnes et à la volonté du peuple.

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Pour sa part, le patron de la 2STV, a effectué une sortie dénonçant les tentatives d’intimidation. « Nous ne sommes pas GFM, nous ne sommes pas un autre groupe de presse. Je suis El Hadji Ndiaye. Nous avons beaucoup investi. Nous n’accepterons pas d’être intimidés ». Par qui ? Mystère

Dans la soirée de ce 24 février 2019, le Président sortant était annoncé pour faire une déclaration. C’est finalement le Premier ministre de Macky Sall, Mahammed Boun Abdallah Dionne, qui a effectué une sortie, annonçant, en français, la victoire de son camp avec 57% des suffrages, puis en wolof (langue locale), un sacre avec 54%? deux taux annoncé par le chef du Gouvernement qui, le temps d’une soirée, s’est substitué au Conseil Constitutionnel. Quant à la presse, notamment privée, elle se demande si Me Wade, l’ancien Président du Sénégal, n’a pas raison de boycotter ce scrutin, après avoir annoncé que le parti au pouvoir va « voler les élection avec un taux préfabriqué de 55 ou 65%, aux alentours ».

Des dires qui pourraient se confirmer, sachant que pour l’heure, au vu des premières tendances, ce taux annoncé par le chef du gouvernement sénégalais est loin de la réalité des chiffres annoncés de part et d’autre. La question que se posent la majeure partie des citoyens est de savoir pourquoi RFI, la radio mondiale, et France 24 n’ont pas relayé ce qui se dit sur la plupart des antennes : à savoir « un second tour qui est inévitable ». Juste relayer, sans commentaire ? Question loin d’être close, d’autant que le deux médias français sont directement interpellés.

Surtout que les résultats en Casamance, contrairement à ce qu’a écrit le journaliste de RFI (En Casamance, où se trouve l’une de nos envoyées spéciales, difficile d’avoir encore des tendances fiables. Mais à Zinguinchor, ce serait très serré entre le président sortant et Ousmane Sonko), sont favorables au candidat Sonko, là où Macky Sall a décroché le jackpot dans le nord (Matam, Podor, Ourossogui) et Idrissa Seck au centre (Thiès, Touba)

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Une plume qui balance entre le Sénégal et le Mali, deux voisins en Afrique de l’Ouest qui ont des liens économiques étroits
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