Le week-end a été particulièrement mouvementé au Mali, avec notamment l’enlèvement de cinq individus : quatre agents électoraux et un élu, qui avaient été surpris par des hommes armés. Même si les otages ont été relâchés ce dimanche, force est de reconnaître que les craintes de Tiébilé Dramé sur la tenue d’élection au Mali dans des conditions normales se sont confirmées.
Le mercredi 17 juillet dernier, le président du Parti pour la renaissance nationale (Parena), Tiébilé Dramé, annonçait le retrait de sa candidature pour la magistrature suprême de son pays, le Mali. Pour l’ancien ministre des Affaires étrangères sous la présidence d’Alpha Oumar Konaré, les conditions pour la tenue d’un scrutin juste et transparent ne sont pas actuellement réunies. Tiébilé Dramé faisait ainsi allusion à Kidal, le fief des rebelles du Mnla, situé à plus de 1500 km de Bamako. Dans la capitale de l’Adrar des Ifogas, la loi électorale a été violée, soutient Tiébilé Dramé. Il y a près de deux semaines, le patron du Parena avait déposé un recours auprès de la Cour constitutionnelle pour qu’elle reporte le scrutin. Le motif brandit : l’insécurité dans certaines régions du pays, notamment Kidal. Mais Tiébilé Dramé n’avait pas obtenu gain de cause. Pire, sa démarche n’avait pas plu au président de la transition, Dioncounda Traoré, qui avait réaffirmé à Koulouba, devant tous les prétendants au fauteuil présidentiel, que la date du scrutin sera maintenue.
Et pourtant, Tiébilé Dramé n’était pas la seule personnalité à dire son inquiétude quant à la tenue d’élections dans des conditions normales. En effet, le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), Mamadou Diamouténé, avait lui aussi émis des réserves quant à la tenue effective de la Présidentielle le 28 juillet prochain. Ce qui s’est confirmé avec l’enlèvement samedi, de cinq individus à Kidal. Les quatre agents électoraux et l’élu avaient été trouvés dans la mairie de Tessalit, en train de procéder à la distribution de cartes d’électeurs, par des hommes armés qui les ont enlevés. Après avoir libéré deux agents électoraux dans la nuit du samedi au dimanche, le reste des otages a recouvré la liberté ce dimanche matin. L’on apprend à Kidal que les bureaux de vote ont été désertés et le matériel électoral abandonné sur place.
Une véritable situation d’insécurité qui, faut-il insister, compromet sérieusement la tenue de la Présidentielle du 28 juillet prochain et corrobore ainsi les craintes du patron du Parena. A noter que l’élection du dimanche prochain, si elle se tient ne compte désormais plus que 27 candidats, avec le retrait de Tiébilé Dramé pour des motifs de sécurité. Et à juste raison.