Présidentielle au Kenya : les électeurs redoutent de nouvelles violences


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Près de 14 millions de Kényans sont appelés ce lundi aux urnes pour élire leur nouveau président. Mais le climat est tendu, avec la mort de 17 personnes tuées cette nuit, et le souvenir des violences post-électorales qui ont fait près de 1200 morts et 600 000 déplacés en 2007 est toujours vif.

Près de 14 millions de Kényans sont appelés ce lundi à élire leur prochain président. Mais le climat est loin d’être apaisé pour le début d’ouverture des votes du scrutin présidentiel. La violence a déjà fait son apparition. Dix-sept personnes ont été tuées dans la nuit de dimanche à lundi dans deux attaques séparées au sein de la ville portière de Mombasa.

La première attaque s’est produite dans la localité de Kilifi lorsque des jeunes gens armés de machettes ont attaqué un bureau de vote dans le quartier de Chumani vers 01h00 (22h00 GMT), selon l’AFP. La deuxième a eu lieu près du port de Mombasa, où quatre policiers, chargés de veiller au bon déroulement du scrutin, ont été tués par plusieurs jeunes gens également armés de machettes avant l’ouverture des bureaux de vote. C’est donc dans la crainte que les Kényans se rendent aux urnes.

Le souvenir des violences post-électorales en 2007 qui ont fait 1200 morts et 600 000 déplacés est toujours présent dans leur esprit. Partout dans le pays, l’on craint de revivre cette page sombre de l’histoire du Kenya.

Face à ce climat tendu, plus de 20 000 observateurs, locaux et internationaux devraient être déployés dans tout le pays, selon RFI. Et le dépouillement devrait être diffusé en temps réel par les médias selon leur propre décompte depuis les 30 000 bureaux de vote. C’est aussi lors du dépouillement que la tension risque d’être particulièrement vive.

La question ethnique, un épineux dossier

Pour l’heure, deux candidats sortent du lot. Très médiatisés, Uhuru Kenyatta, vice-Premier ministre et ministre des Finances en tête des sondages, suivi du Premier ministre kényan Raila Odinga, ont particulièrement marqué les esprits lors du premier débat présidentiel télévisé dans l’histoire du pays, le 11 février.

Alors que les Kényans pensaient que leur confrontation serait houleuse, les deux hommes ont finalement eu des échanges très respectueux. Raila Odinga a d’ailleurs fait rire l’audience en déclarant : « Je pense que se sera difficile pour Kenyatta de diriger le pays via skype ».

Les candidats au scrutin qui redoutent aussi que des violences n’éclatent dans le pays ont d’ores et déjà annoncé qu’ils accepteraient les résultats même en cas de défaite. « Le Kenya est beaucoup plus grand que n’importe quel individu et je crois qu’une élection démocratique et transparente donnera aux Kényans le président qu’ils veulent », a déclaré Uhuru Kenyatta.

La question ethnique est toujours un sujet encore sensible dans le pays car nombre d’électeurs votent en fonction de l’appartenance ethnique des candidats. Pour éviter à nouveau un sanglant conflit, ces derniers ont unanimement affirmé sur ce dossier épineux qu’il n’y avait « qu’un seul Kenya et que les Kényans doivent s’unir au delà de leur groupe ethnique ».

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