Les Ghanéens retournent aux urnes, ce dimanche, pour le deuxième tour de l’élection présidentielle. Ils doivent choisir le successeur de John Kufuor. Il s’agira de Nana Akufo-Addo, du Nouveau parti patriotique (NPP) au pouvoir, ou de John Evans Atta-Mills, du principal parti d’opposition, le Congrès national démocratique NDC. Le scrutin s’annonce serré, le NDC, devancé par le NPP au premier tour de la présidentielle, disposant désormais de la majorité des sièges au Parlement.
Le deuxième tour de la présidentielle ghanéenne a démarré mardi dernier. Avant tous les autres électeurs, les citoyens qui doivent assurer l’organisation du vote de ce dimanche 28 décembre se sont déjà rendus aux urnes. Il s’agit, entre autres, de ceux travaillant dans les Forces armées ghanéennes, la Police, les services pénitentiaires, les Douanes, la Compagnie des pompiers, des journalistes, des fonctionnaires de la Commission électorale…
Dimanche, les bureaux de vote ouvriront leurs portes aux plus de douze millions d’électeurs qui choisiront à leur tour le nouveau président du Ghana. Le faible écart de score entre les deux candidats, arrivés en tête du premier tour, laisse présager d’un scrutin très serré ce dimanche. Nana Akufo-Addo, avocat de 64 ans et candidat du parti au pouvoir, le Nouveau parti patriotique (NPP), avait réuni 49,13% des voix contre 47,92% pour son adversaire John Evans Atta-Mills, professeur de droit fiscal, 64 ans également et candidat du National Democratic Congress (NDC).
Le scrutin de dimanche s’annonce d’autant plus difficile que le NDC, arrivé deuxième à l’issu du vote du 7 décembre, a obtenu la majorité à l’Assemblée nationale après les législatives qui se sont tenues à la même date. Le parti de John Evans Atta-Mills dispose de 113 sièges sur les 230, contre 108 sièges pour le parti au pouvoir, NPP, de Nana Akufo-Addo. Une éventuelle victoire du NPP conduira à la première cohabitation politique dans l’histoire du pays.
Le Ghana, appelé à préserver son image d’exemple de démocratie en Afrique
Selon Emmanuel Akwetey, directeur exécutif de l’IDEG, un groupe de réflexion sur la gouvernance, cité par African Manager, « celui qui remporterait le second tour devrait faire preuve de tact pour gérer la situation dans la prochaine administration, le NDC et le NPP sont des adversaires acharnés qui auront des difficultés à cohabiter. »
Trois éléments vont départager les deux adversaires ce dimanche, écrit Le Monde. D’abord la mobilisation les 12 millions d’électeurs, dont près de 70 % avaient voté au premier tour, ensuite le report de 1,34 % des voix obtenues par Papa Kwesi Nduom, arrivé troisième au premier tour, enfin les moyens financiers placés dans la campagne par les deux camps. Sur ce dernier plan, le candidat Akufo-Addo semble avoir pris l’avantage.
Pour certains Ghanéens, la baisse récente des prix du carburant décidée par l’Autorité nationale pétrolière du Ghana (NPA) est une opération destinée à détourner les électeurs de l’opposition en faveur de Nana Akufo-Addo. Cette mesure constituant l’une des promesses phares du programme de John Evans Atta-Mills.
Ce vendredi, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a appelé les Ghanéens et leurs dirigeants politiques à réitérer le comportement exemplaire qu’ils ont eu durant l’élection du 7 décembre, et à préserver ainsi l’image de leur pays désormais considéré comme un exemple de démocratie en Afrique.
Photo : à gauche, Nana Akufo-Addo ; à droite, John Atta-Mills
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