Plus de 813 000 Gabonais étaient aux urnes dimanche dernier pour élire le nouveau président de la République qui doit succéder à Omar Bongo Ondimba. Cette élection, qui s’est déroulée sous haute surveillance, a suscité un engouement sans précédent de la part des électeurs. Ali Bongo Ondimba, Pierre Mamboundou et André Mba Obame se sont déclarés vainqueurs avant que les autorités n’aient officiellement annoncé les résultats. Pour l’instant, le suspense reste total.
Notre correspondant au Gabon
La tension est à son comble au Gabon. Le peuple attend avec impatience les résultats du scrutin le plus disputé de l’histoire politique du pays. Les forces de sécurité ont été renforcées ce lundi à Libreville pour prévenir toute tentative de débordement. Des militaires et des policiers sont déployés aux points névralgiques de la capitale, s’ajoutant à la garde républicaine et aux militaires présents en permanence autour du Palais présidentiel, sur le Bord de mer et d’autres carrefours depuis la mort d’Omar Bongo. De nombreux commerçants ont préféré garder leurs rideaux baissés et une partie des habitants n’a pas été travailler.
Alors qu’aucun chiffre n’a encore été officiellement communiqué, ni par la Commission électorale nationale autonome et permanente (Cénap) ni par le ministère de l’Intérieur, qui co-organisent les élections, de nombreuses rumeurs circulent disant les trois favoris, Ali Bongo Ondimba du parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir), Pierre Mamboundou de l’Union du peuple gabonais (UPG, opposition), André Mba Obame (indépendant), au coude-à-coude. Ces derniers se sont d’ailleurs, dès dimanche soir, autoproclamés vainqueurs de l’élection présidentielle.
Impatience des leaders
Ce lundi, Ali Bongo a réaffirmé qu’il était vainqueur de l’élection. «Des informations fondées, reçues des différentes circonscriptions au Gabon et à l’étranger, me donnent largement gagnant», a-t-il a déclaré devant la presse. «J’attends maintenant que les instances compétentes annoncent officiellement ces résultats», a-t-il ajouté avant de préciser que «ceux qui se prétendent et se proclament vainqueurs ont des résultats dans des localités bien précises» alors qu’il a «l’avantage d’avoir des résultats sur tout le territoire».
La veille, Pierre Mamboundou, sur un ton très rassurant, avait affirmé aux environs de 21 heures (TU), avoir remporté lui aussi cette élection. Il a même annoncé la formation d’un gouvernement de 30 membres avant la fin de cette semaine. « L’aube d’une nouvelle ère s’est levée », a-t-il proclamé devant les journalistes. Quelques heures plus tard, Faustin Boukoubi annonçait que la victoire d’Ali Bongo Ondimba était certaine. « Je suis comblé : les résultats nous donne très vraisemblablement gagnants », annonçait-il, précisant que le PDG avait remporté l’élection dans la plupart des provinces, départements et communes du pays. Il a ajouté que les résultats sont très serrés à Libreville où se trouve 40% de l’électorat.
Dans la foulée, le candidat indépendant André Mba Obame, affectueusement appelé Amo par ses supporters, s’était dit également vainqueur, affirmant qu’il était en tête des intentions de vote à Libreville, Lambaréné et le Woleu-Ntem, sa province d’origine.
Le suspense est donc à son comble au Gabon, et dans la capitale en particulier. Selon les autorités de Libreville, il faudra encore attendre pendant quelques heures encore avant de connaître qui sera le prochain président de la République du Gabon, près 3 mois après le décès d’Omar Bongo Ondimba.
L’élection s’est déroulée dans le calme malgré des problèmes d’organisation liés à l’acheminement tardif du matériel de vote dans certains bureaux. On a observé également le manque de ponctualité de certains scrutateurs. Ce qui a retardé le démarrage des opérations de vote dans bon nombre de localités.