
Le 12 avril 2025, le Gabon a vécu une élection présidentielle historique, marquant la fin de 19 mois de transition militaire entamée après le coup d’État du 30 août 2023. Ce scrutin, organisé dans un climat globalement apaisé, visait à rétablir l’ordre constitutionnel et à légitimer le pouvoir en place.
Après 19 mois de transition conduite par le général Brice Clotaire Oligui Nguema, tombeur d’Ali Bongo, les Gabonais étaient appelés aux urnes, samedi, pour élire leur nouveau Président. Parmi les candidats en lice, le chef de la transition faisait figure d’archi-favori.
Une participation massive, un déroulement serein pour une élection sans enjeu
Environ 920 000 électeurs, dont 28 000 résidant à l’étranger, étaient appelés aux urnes. Le vote s’est globalement déroulé dans le calme, et les Gabonais sont massivement sortis pour s’acquitter de ce devoir civique. Le taux de participation avait atteint 87,21% à 18h30, selon le ministère de l’Intérieur. Le dépouillement avait débuté immédiatement après la fermeture des bureaux de vote, avec une numérisation des résultats pour accélérer le processus.
Le général Brice Clotaire Oligui Nguema était considéré comme le grand favori. Sa campagne a bénéficié d’une forte présence sur le terrain, avec des représentants dans plus de 3 000 bureaux de vote, contre une couverture plus limitée pour son principal adversaire, l’ancien Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze. Lors de sa campagne, Oligui Nguema avait promis une nouvelle République, s’engageant à des élections crédibles et à une gouvernance transparente. Cependant, certains citoyens exprimaient des doutes quant à la sincérité de ces promesses, pointant du doigt des réformes inachevées et des pratiques électorales contestées.
Des observateurs attentifs et des recours possibles
Des missions d’observation, notamment du Commonwealth, ont surveillé le déroulement du scrutin. Bien que le vote se soit déroulé pacifiquement, des irrégularités avaient été signalées, notamment l’accès restreint de certains représentants de candidats à des bureaux de vote. Les candidats disposent de huit jours pour déposer d’éventuels recours auprès de la Cour constitutionnelle. Cette élection représente un tournant pour le Gabon, offrant l’opportunité de consolider la démocratie et de tourner la page sur des décennies de gouvernance contestée.
A l’issue du scrutin, Le général Brice Clotaire Oligui Nguema a été élu Président avec 90,35% des voix. Il devra s’atteler à des réformes profondes pour répondre aux attentes d’une population en quête de justice sociale et de développement économique. La gestion des ressources pétrolières, la lutte contre la corruption et la diversification de l’économie seront autant de chantiers prioritaires pour le nouveau chef de l’État.