Présidentielle au Congo : un faible taux de participation de… 67.55%


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Denis Sassou N'Guesso vote
Denis Sassou N'Guesso vote

Visiblement, rien ni personne ne peut entraver la route de Denis Sassou N’Guesso tant qu’il a envie de conserver le pouvoir. Même l’abstention des électeurs tourne à son avantage.

C’est fait. L’ »empereur » Sassou a été à nouveau “plébiscité” par ses sujets. Élu haut les mains avec le score soviétique de 88.57%. Un exploit digne du Congo, ce petit pays pétrolier de quelque 5 millions d’âmes, qui a tout pour être au même niveau que les monarchies du golfe persique, mais qui, curieusement fait partie des pays les plus pauvres de la planète. Plus de 40% de la population congolaise ploient sous le poids d’une pauvreté crasse. Le pays est en situation de quasi-faillite économique. Et Denis Sassou N’Guesso a une grosse part de responsabilité dans ce chaos économique, lui qui, seul, cumule presque 40 ans à la tête du pays. Et depuis 2002, il se fait quand même réélire continûment et toujours avec des scores à donner le tournis.

Dans ces conditions, le peuple congolais, blasé, se désintéresse du jeu électoral qui tourne à une farce dont la fin est toujours connue avant même son commencement. Dimanche dernier, les différents bureaux de vote ouverts dans le pays attendaient des électeurs qui sortaient à peine. La faible mobilisation des électeurs a été constatée et relayée par presque tous les médias internationaux. On s’attendait logiquement à la publication par la Commission électorale de chiffres qui traduisent ce fort taux d’abstention. Et pourtant… Par une magie dont seuls Sassou N’Guesso et “sa” commission électorale ont le secret, le taux de participation affiché est de 67.55%. De quoi se demander si nous avons suivi le même scrutin que la Commission électorale congolaise.

On susurre encore quelques mots et on se tait : dans l’empire de Sassou, la volonté du prince est toujours la volonté du peuple, même si le prince se fout royalement de la volonté de son peuple. Pourvu que lui, il règne, règne encore et règne toujours. Son rêve est peut-être de battre le triste record de longévité au pouvoir dans sa sous-région, à l’échelle continentale ou au plan mondial. N’eût été la parenthèse Lissouba de 1992 à 1997, il discuterait déjà le titre de doyen des chefs d’État du monde avec l’inamovible Président de la Guinée équatoriale, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, 78 ans, en place depuis 1979.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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