Ce mercredi, les éléments des forces de défense et de sécurité congolaises iront aux urnes, avant le reste de la population. Une première dans ce pays où la chose n’est pas bien perçue par l’opposition.
Dans le cadre de l’élection présidentielle prévue pour le dimanche 21 mars 2021 au Congo-Brazzaville, les hommes en uniforme doivent voter par anticipation. Ce mercredi, ils sont appelés à s’acquitter de leur devoir civique, soit quelques jours avant l’ensemble du corps électoral.
Cette nouvelle disposition qui consiste à faire voter les éléments des forces de l’ordre avant les autres est une innovation introduite récemment en dépit des protestations de l’opposition. En effet, alors que le projet de loi prévoyant le vote par anticipation des hommes en uniforme a été déposé au Parlement en août 2020, on assista à une levée de boucliers de la part de l’opposition.
« Voter une telle loi, c’est contribuer à la déchéance du pays » et « valider la fraude par le double vote et le bourrage d’urnes, au profit du candidat du Parti congolais du travail (PCT, au pouvoir) », avait fulminé Guy-Brice Parfait Kolélas, chef de l’Union des démocrates humanistes (UDH-Yuki). Selon les autorités congolaises, le vote anticipé des forces de défense et de sécurité, dont le Congo n’est pas l’inventeur, vise à rendre disponibles ces forces en vue d’une sécurisation du scrutin lors du vote populaire du 21 mars.
Malgré tout, l’opposition reste farouchement hostile à ce vote anticipé. « À l’état actuel, le fichier électoral présenté ne permet pas de dissocier militaires et civils. Nous craignons donc que les militaires ne votent deux fois, leurs noms étant inscrits sur les listes civiles et militaires », a déclaré Bernard Menier du mouvement « Ras-le-bol ».
Pour rassurer les Congolais, les autorités du pays ont décidé d’installer les bureaux de vote pour les hommes en uniforme, non pas dans les casernes, mais dans des « lieux civils » comme les écoles.
Au total, 2.5 millions d’électeurs sont attendus aux urnes dimanche pour choisir entre sept candidats dont le Président sortant, Denis Sassou N’Guesso, en place depuis 1997.