Présidentielle au Congo : des électeurs faiblement mobilisés, un Président sortant serein


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Le Président sortant du Congo, Denis Sassou N'Guesso
Le Président sortant du Congo, Denis Sassou N'Guesso

Ce dimanche, les Congolais sont appelés aux urnes pour élire leur président de la République. Le constat qui se dégage aisément est le manque d’affluence devant les bureaux de vote qui contraste avec l’attitude de Denis Sassou N’Guesso, candidat à sa propre succession. C’est un Président sortant très satisfait qui est allé accomplir son devoir civique en début d’après-midi.

Contrairement à la campagne électorale qui a drainé du monde, le vote de ce jour semble laisser les électeurs congolais totalement indifférents. Devant les bureaux de vote dont certains ont accusé plus d’une heure de retard avant d’ouvrir, ce n’est pas la grande affluence. Les électeurs se font désirer, peut-être à raison, puisque tous les signaux indiquaient bien avant le scrutin que les jeux étaient faits longtemps d’avance. Et tous les actes posés par les autorités de Brazzaville confortent cette thèse, depuis l’arrestation du militant des droits humains, Alexandre Ibacka Dzabana, jusqu’à la coupure d’Internet, en passant par l’interdiction à la conférence épiscopale de déployer, sur le terrain, ses 4 000 observateurs formés, pour suivre le déroulement du scrutin.

C’est dans ces conditions qu’à 15h25, heure locale, Denis Sassou N’Guesso est allé glisser son bulletin dans l’urne, apparemment très satisfait du déroulement des opérations. « J’ai un sentiment de grande satisfaction car, partout dans le pays, j’ai vu le peuple mobilisé et prendre part au processus électoral », a confié à la presse le Président sortant, candidat à sa propre succession, en course pour un quatrième mandat, sans discontinuer, depuis 2002, et cumulant, du haut de ses 77 printemps, 36 ans à la tête du Congo.

Et l’inamovible Président, qui promet un coup KO, de poursuivre : « C’est dans un climat de paix que la campagne électorale s’est déroulée. Je crois que ceci est un bon signe pour notre démocratie (…) Je souhaite que le processus se poursuive ainsi jusqu’à son terme ».
À son principal rival, Guy Brice Parfait Kolélas, atteint de Covid-19 et hospitalisé, Denis Sassou N’Guesso a souhaité un « bon rétablissement ».

Si jusque-là aucun incident majeur n’est à déplorer depuis le lancement des opérations, le taux de participation des électeurs à ce scrutin est l’un des seuls enjeux d’un vote qui, en réalité, ne réserve aucune surprise.

A lire : Présidentielle au Congo : les jeux faits d’avance ?

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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