L’élection présidentielle se tient ce mardi 21 juillet au Burundi. Plusieurs fois repoussé, le scrutin a été boycotté par la majorité de l’opposition. Le président sortant Pierre Nkurunziza devrait être largement réélu.
L’élection présidentielle de ce mardi au Burundi est au centre des tensions depuis l’annonce de la candidature à un troisième mandat du président Pierre Nkrurunziza le 26 avril dernier. Près de 3,8 millions d’électeurs sont appelés aux urnes malgré le boycott de la majorité de l’opposition. Elle intervient alors que les négociations sous la médiation ougandaise pour sortir de la crise ont été interrompues par la politique de la « chaise vide » du pouvoir en place. Il s’oppose à la mise en place d’un Conseil national, une plate-forme commune de l’opposition, qui vise, selon l’exécutif, à mettre en place un gouvernement parallèle.
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Déjà en 2010, les principales formations d’opposition avaient décidé de ne pas participer à la présidentielle qui s’était déroulée le 28 juin de la même année. Elles dénonçaient des fraudes lors des élections municipales du mois de mai précédent. Plusieurs incidents avaient perturbé la campagne et des membre de l’opposition avaient été arrêtés. Pierre Nkurunziza, seul candidat en lisse, avait été élu avec 91 % des voix devant les observateurs de la communauté internationale.
Une élection plusieurs fois reportée
Cette fois, ils ne seront pas là, malgré la volonté du gouvernement burundais. Les partis d’opposition et des représentants de la société civile juge la candidature du chef de l’Etat inconstitutionnel. Après des semaines de manifestations marquées par une brutale répression, et des dizaines de morts, l’Union européenne, l’Organisation des Nations unies (ONU), et l’Union africaine (UA) notamment avait appelé à un report du scrutin.
Prévu initialement le 26 juin dernier, elle est finalement reportée plusieurs fois jusqu’à ce 21 juillet, date limite d’organisation pour le gouvernement qui justifie vouloir respecter la Constitution du Burundi qui stipule que la présidentielle doit être organisée un mois au moins et deux mois au plus avant la fin du mandat du précédent chef de l’Etat qui a prêté serment le 26 août 2010. Le scrutin doit donc être organisé avant le 26 juillet 2015. L’exécutif avait indiqué que les élections sénatoriales se dérouleraient le 24 juillet prochain.
Le risque d’une guerre civile ?
Après le retrait de la candidature de trois candidats ce samedi, quatre candidats sont toujours en lisse face à Pierre Nkurunziza. Il s’agit de Gérard Nduwayo de l’Union pour le progrès national (UPRONA), de Jean de Dieu Mutabazi de la Coalition pour une opposition participative (COPA) et de Jacques Bigirimana de l’aile dissidente des Forces Nationales de libération (FNL). Le chef de la principale coalition d’opposition, « Abigenga-Amizero y’Abarundi » (Les Indépendants-Espoir des Burundais), Agathon Rwasa, n’a pas retiré sa candidature mais conteste déjà la légitimité de l’élection.
La Présidentielle se déroule dans un contexte de violence dans le nord du pays. Ces dernières semaines, plusieurs attaques sont intervenues. L’armée accuse les « putschistes » de vouloir déstabiliser le pays, des observateurs soupçonnent le Rwanda de leur servir de base arrière et de les armer. Le général Léonard Ngendakumana, bras droit du chef putschiste burundais Godefroid Nyombaré, avait appelé au renversement par la force du président Pierre Nkurunziza tout en revendiquant les attaques dans le pays.
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