Le dimanche 22 novembre 2020, les Burkinabè sont appelés aux urnes pour élire, à la fois, leur Président et leurs députés. Sur treize candidats présents dans les starting-blocks pour la magistrature suprême, trois font figure de favoris.
L’élection présidentielle prévue pour le dimanche prochain, 22 novembre 2020, au Burkina Faso sera très disputée. Au total, treize candidats se trouvent sur la ligne de départ. Cependant, trois retiennent particulièrement l’attention puisqu’ils passent pour les grands favoris du scrutin.
Il y a d’abord Roch Marc Christian Kaboré, Président sortant et candidat à sa propre succession. Ancien proche collaborateur de Blaise Compaoré sous lequel il a occupé les plus hautes fonctions : Premier ministre de 1994 à 1996, président de l’Assemblée nationale de 2002 à 2012, il prit ses distances avec le chef de l’Etat dès 2012. Il eut une attitude de visionnaire en se désolidarisant de la volonté du Président Compaoré de réviser la Constitution pour briguer un nouveau mandat.
La brouille, qui s’est installée entre les deux hommes, aboutit au départ de Roch Marc Christian Kaboré du parti présidentiel, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), au début de l’année 2014, et à la création de sa propre formation politique, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) sous la bannière de laquelle il a été élu président de la République en 2015. Son mandat a été terni par de nombreuses attaques djihadistes qui maintiennent une partie du pays dans une insécurité totale.
La deuxième figure forte de cette Présidentielle au Burkina Faso est le leader de l’opposition, Zéphirin Diabré. Cet universitaire et homme d’affaires à, sans aucun doute, et comme d’ailleurs la plupart des candidats à cette élection, un très bon CV. Diplômé de l’Ecole Supérieure de Commerce de Bordeaux, et titulaire d’un doctorat en sciences de gestion obtenu à la Faculté de Sciences Economiques et de Gestion de l’Université Montesquieu Bordeaux IV, Zéphirin Diabré a occupé de hautes fonctions tant au plan national qu’à l’international.
Député à l’Assemblée nationale en 1992, il sera nommé, quelques mois plus tard, ministre de l’Industrie, du Commerce et des Mines dans le gouvernement du Premier ministre Youssouf Ouédraogo. En mars 1994, le successeur de Youssouf Ouédraogo à la primature, un certain Roch Marc Christian Kaboré, fera de Zéphirin Diabré son ministre de l’Économie, des Finances et du Plan. De là, il atterrit à la tête du Conseil économique et social. Réélu député en 1997, Zéphirin Diabré prend le chemin de l’exil, suite à des divergences avec le parti présidentiel. Installé aux Etats-Unis, il enseignera à l’université de Harvard, avant d’être nommé directeur général adjoint du PNUD.
A la fin des années 2000, il rentre au Burkina Faso et fonde son parti, l’Union pour le progrès et le changement (UPC), en 2010. Chef de file de l’opposition au régime du Président Compaoré, il était aux premières loges du soulèvement populaire qui aboutit à la chute de celui qui aura dirigé le pays pendant 27 ans, en octobre 2014. Avec ce statut, il passe pour le grand perdant de l’élection de 2015. Il compte donc prendre sa revanche cette fois-ci.
Le troisième homme sur la liste des principaux favoris de cette Présidentielle est le candidat du parti de Blaise Compaoré, le CDP, Eddie Komboïgo.
Pour cet expert-comptable, le CDP a toutes les chances de son côté, car « ceux qui ont manifesté il y a sept ans sont les mêmes qui veulent le retour du CDP au pouvoir aujourd’hui », a-t-il affirmé. D’ailleurs, le CDP, toujours très ancré au Burkina Faso, a de plus en plus le vent en poupe, surtout que toute la classe politique burkinabè est aujourd’hui unanime sur la question du retour de Blaise Compaoré au bercail. Ce retour, indispensable pour la réconciliation nationale est, en plus de la sécurité, le plus grand enjeu de la campagne électorale actuellement en cours.
Viennent après les candidats comme l’ancien président de la commission de la CEDEAO, Kadré Désiré Ouédraogo, l’ancien Président puis Premier ministre de la transition, Yacouba Isaac Zida, et les huit restants qui font figure d’outsiders.
Le verdict appartient au peuple burkinabè invité à se prononcer le dimanche prochain.