Au Burkina Faso, cinq millions d’électeurs sont appelés aux urnes, ce dimanche, pour la première Présidentielle qui va se dérouler sans Blaise Compaoré au pouvoir depuis plus d’un quart de siècle avant qu’il ne soit chassé par un soulèvement populaire, en 2014.
Ils sont cinq millions d’électeurs attendus aux urnes, ce dimanche 29 novembre 2015, pour la première Présidentielle qui va se dérouler sans Blaise Compaoré, évincé du pouvoir par un soulèvement populaire contre son régime, alors qu’il venait de passer 27 longues années au pouvoir. Le vainqueur de ce scrutin aura la mission de diriger la première alternance démocratique depuis des décennies dans un pays à l’histoire marquée par de nombreux coups d’Etat.
Initialement prévues le 11 octobre, les élections présidentielle et législatives ont été reportées à ce 29 novembre en raison du coup d’Etat manqué du 17 septembre mené par un ancien bras droit de l’ex-Président Blaise Compaoré, notamment le général Gilbert Diendéré, qui a depuis été arrêté. Ces scrutins doivent tourner la page de la transition politique mise en place après l’insurrection populaire qui a chassé, en octobre 2014, Blaise Compaoré, qui tentait de modifier l’article 37 de la Constitution pour briguer un nouveau mandat, après 27 ans passés au pouvoir. Au total, quatorze candidats sont en lice pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois. Aucun membre de la Transition – Président et ministres – qui a succédé au régime de Compaoré n’est autorisé à participer à cette élection.
La particularité de ce scrutin est que pour la première fois depuis 1987, Blaise Compaoré sera absent d’une élection à enjeu national. Son parti, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), qui fonctionnait jadis comme un parti-Etat remportant tous les scrutins, ne sera pas non plus représenté à la Présidentielle. Cependant, sept des quatorze candidats ont été plus ou moins des compagnons et des barons du régime déchu. C’est le cas de Roch Marc Christian Kaboré et Zéphirin Diabré, considérés comme les deux favoris, qui sont d’anciens ministres.
Environ 25 000 éléments des forces de l’ordre ont été déployés pour sécuriser l’élection. Le gouvernement a annoncé, vendredi, la fermeture des frontières terrestres jusqu’à mardi alors que la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a indiqué de son côté que les premiers résultats provisoires sont attendus lundi.