Présidentielle au Bénin : la colistière de Patrice Talon se dit très surprise par sa désignation


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La désignation par Patrice Talon de Mariam Chabi Talata Zimé, première vice-présidente de l’Assemblée nationale comme colistière pour aller à une nouvelle conquête du pouvoir d’État en avril prochain, a surpris plus d’un Béninois, y compris l’heureuse élue.

Totalement inconnue dans la sphère politique, il y a tout juste quelques mois, Mariam Chabi Talata Zimé, professeur de philosophie des lycées et collèges de son état, gravit à grande vitesse les marches du pouvoir au Bénin. Élue, contre toute attente, au poste de première vice-présidente de la huitième législature, la militante de l’Union progressiste se voit désignée par Patrice Talon, pour aller à l’élection présidentielle d’avril prochain à ses côtés.

Si cette nouvelle a surpris la quasi-totalité des Béninois, a pris de court même les ténors des deux partis de la majorité présidentielle, l’Union progressiste (UP) et le Bloc républicain (BR) qui cherchaient le colistier du chef de l’État entre Robert Gbian, deuxième vice-président de l’Assemblée nationale et Sacca Lafia, ministre de l’Intérieur, elle n’a pas manqué de prendre au dépourvu l’heureuse élue, elle-même. Elle s’en est ouverte à la presse ce lundi : « Comme vous, j’ai appris l’information et j’attends le chef de l’État qui est celui qui choisit son colistier ou sa colistière, qu’il se prononce. C’est une surprise pour moi aussi », a-t-elle déclaré, laissant ainsi entendre qu’elle n’est pas encore officiellement informée.

Avec ce choix stratégique, Patrice Talon fait d’une pierre deux coups : il règle le problème de l’équilibre régional, lui-même étant originaire du sud du pays tandis que sa colistière provient de la partie septentrionale ; ensuite, en choisissant une femme à ce poste, le Président béninois envoie un signal fort aux défenseurs de l’approche genre.
Il sied de préciser que le duo présidentiel a été institué à l’occasion de la révision de la Constitution du 11 décembre 1990 intervenue en novembre 2019, soit quelques mois seulement après l’installation de l’actuelle législature. Le vice-président a pour principale mission de remplacer le président de la République en cas de vacance du pouvoir.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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