L’ex-maréchal al-Sissi a dévoilé, lundi soir, son programme qu’il entend appliquer s’il est élu à la Présidentielle du 26 mai.
A trois semaines du scrutin présidentiel en Egypte, le candidat Abdel Fattah al-Sissi a dévoilé son programme. L’ex-maréchal, assuré de remporter l’élection, prévoit 100 milliards d’euros pour donner une nouvelle image à l’Egypte. Le militaire à la retraite entend créer de nouvelles provinces par le biais d’une extension des provinces existantes qui iront de l’ouest du Nil à la Mer Rouge. L’architecte de la destitution du Président Mohamed Morsi, le 3 juillet 2013, souhaite bonifier 2 millions d’hectares, soit près de la moitié de la surface actuellement cultivée, rapporte RFI. Le système d’irrigation sera modernisé, l’eau proviendra des nappes phréatiques. Un plan pour la production de l’énergie solaire, de 10 000 mégawatts, est aussi à l’ordre du jour.
La bête noire des Frères musulmans compte, entre autres, sur l’apport des 8 millions d’Egyptiens résidant à l’étranger et les investissements des pays du Golfe et ailleurs. L’armée jouera un rôle clé dans l’ensemble de ses restructurations puisqu’une bonne partie de ces projets seront érigés sur des terrains contrôlés par les militaires. Et alors que l’Egypte était jusqu’à présent habituée à voir l’armée s’impliquer dans les affaires politiques du pays, l’actuel homme fort d’Egypte a promis que les militaires ne joueront aucun rôle au pouvoir, s’il est élu à la Présidentielle fin mai. Le grand favori à la Présidentielle a indiqué, lors d’une interview télévisée, que rien ne ressemblera à la politique des Frères musulmans sous sa présidence.
L’armée a mené, depuis la chute de Morsi, une implacable répression contre les partisans du Président déchu. Plus de 1400 manifestants pro-Morsi ont été tués, dont plus de 700 en une seule journée au Caire, le 14 août. Plus de 15 000 autres ont été emprisonnés et des centaines d’entre eux ont été condamnés à mort. Le gouvernement de transition justifie ces actions par le fait que les pro-Morsi manifestaient avec des armes et organisaient des attaques contre les forces de l’ordre.