Deux mois avant la tenue de l’élection présidentielle à Madagascar prévue ce 24 juillet, les tensions et les dysfonctionnements vont bon train. Après la très controversée candidature de l’actuel président Andry Rajoelina, condamnée par l’UE et la SADC, les forces de l’ordre viennent, à leur tour, de demander le report de l’élection présidentielle d’un mois.
Les forces de l’ordre malgaches réclament le report de l’élection présidentielle d’un mois. L’annonce a été faite ce jeudi par quatre personnalités politiques de l’État : le ministre des Forces armées, celui de la Sécurité intérieur, mais aussi le président du Conseil de réconciliation malgache et le président du Comité de suivi de l’application de la feuille de route.
Les quatre personnalités demandent le report des élections dans le but de faire aboutir les consultations menées depuis deux jours avec le Comité de la réconciliation malgache et celui de suivi et de contrôle de l’application de la feuille de route. Les forces de l’ordre tentent, ainsi, de débloquer la situation complexe que le pays traverse en ce moment.
Tensions avant la tenue de l’élection présidentielle
Cette annonce faite ce jeudi prouve à nouveau l’incertitude de tenir une élection présidentielle dans ce pays. Les récentes tensions entre Madagascar et l’Union Europe ont préoccupé de nombreux malgaches.
D’ailleurs, une partie des financements internationaux (environ 13 millions d’euros) a en effet été suspendue en début du mois de mai, suite à la demande de l’Union Européenne (UE), qui a finalement décidé de revenir sur sa décision ce vendredi 24 mai. « Il n’y a pas d’interruption de l’appui de l’Union Européenne au processus électorale…Tous les appuis dans l’organisation des élections, que ce soit par le biais du Projet d’appui au cycle électoral à Madagascar ou encore par le biais des organisations non gouvernementales, continuent…Il y a eu un malentendu », a déclaré Leonidas Tezapsidis, ambassadeur de l’Union européenne.
Le doute sur l’impression des bulletins de vote (9 millions de bulletins), qui risque de remettre en cause le calendrier, reste un autre problème de taille. Mais jusque-là, il n’a jamais été question de report. Du moins de la part des forces de l’ordre.
Les trois candidatures qui dérangent
Deux mois avant la tenue du scrutin, c’est surtout la candidature de trois personnalités politiques qui dérange. Il y a une semaine, l’Union Européenne (UE) déclarait suivre « avec préoccupation » la situation engendrée par les trois candidatures : celles de l’actuel président Andry Rajoelina, de Lalao Ravalomanana, épouse de l’ex président Marc Ravalomanana et Didier Ratsiraka, ancien président du pays.
Des candidatures dénoncées par la Communauté de Développement de l’Afrique australe (SADC) qui, pour sa part, a demandé vendredi 10 mai aux trois candidats de ne pas se présenter afin d’éviter tout trouble lors de l’élection présidentielle. Une condamnation déjà formulée par Paris, qui avait exprimé sa déception face à la décision de la Cour spéciale malgache de déclarer recevable la candidature de l’actuel président et des deux autres susnommés.