Lalao Ravalomana, épouse de Marc Ravalomana, ancien Président malgache, a fait part mardi de sa détermination à maintenir sa candidature à la Présidentielle, lors d’une grande conférence de presse. Une décision qui vient s’ajouter à celle prise par Andry Rajoelina, actuel Président du pays et Didier Ratsiraka, ancien chef de l’État de retour d’exil, de se présenter. Des candidatures préoccupent la Communauté internationale
« J’y suis, j’y reste ». Lalao Ravalomana n’a pas froid aux yeux. Malgré les menaces internationales qui pèsent sur sa candidature, ainsi que celle de ses deux adversaires, l’ex-première dame malgache ne vacille pas et compte aller jusqu’au bout de ses ambitions, jugeant que ce sont les femmes qui font avancer un pays. « Ce sont les femmes qui s’occupent des familles. Ce sont elles aussi qui font avancer le pays », a-t-elle laissé entendre.
A la Communauté internationale et à la Communauté de développement de l’Afrique Australe (SADC) qui critiquent sa candidature, l’ex-première dame répond : « il faut accepter les décisions publiées par la Cour électorale spéciale (CES) malgache dont la mise en place a été approuvée par la SADC. Je suis l’unique candidate proposée par la mouvance de l’ancien Président Marc Ravalomana et il n’y aura pas de remplaçant ».
Didier Ratsiraka envenime la situation ?
Un durcissement de position qui vient s’ajouter à celui d’Andry Rajoelina et Didier Ratsiraka, dont les candidatures restent toujours contestées par la Communauté internationale.
En fin avril 2013, l’ancien Président, Didier Ratsiraka, de retour d’exil en France, annonce sa candidature pour la Présidentielle. L’annonce a été officiellement faite par Montfort Razafimahefa, farouche partisan de son parti. « Je suis heureux d’annoncer au peuple malgache et à vous journalistes que je viens de déposer la candidature de Didier Ratsiraka à l’élection présidentielle ».
Face aux critiques sur sa décision de se présenter, Didier Ratsiraka s’explique : « j’ai décidé de me présenter à l’élection présidentielle pour détromper ceux qui pensent que je suis derrière la tentative de report des élections ». L’ancien Président cherche à convaincre ceux qui doutent de ses capacités à gérer le pays en raison de son âge avancé et tente de jouer à l’humoriste. « Est-ce que vous connaissez quelqu’un qui a 76 ans et qui fait 50 pompes le matin et 45 l’après-midi…D’ailleurs, je fais encore bien des choses ».
Andry Rajoelina revient sur sa décision
En début mai 2013, l’annonce d’Andry Rajoelina de se présenter pour l’élection présidentielle jette de l’huile sur le feu. Une décision qui vient contredire celle prise en janvier par l’actuel président malgache de ne pas se présenter à la Présidentielle.
Il dépose sa candidature hors délai et s’obstine, malgré l’indignation de la Communauté internationale, à la retirer. Il la légitime : « ce n’est pas le peuple malgache qui a demandé la mise en place de la Cour électorale spéciale. C’est la feuille de route. Donc, moi, ce que je demande à tout un chacun, c’est de respecter la décision. Il n’est pas question de remettre sur la table la décision de la Cour électorale spéciale ».
Face à ces trois candidatures controversées, la diplomatie européenne se dit choquée. Paris exprime sa déception. « La France a appris, avec déception, la décision de la Cour électorale spéciale de déclarer recevable la candidature de M. Andry Rajoelina à l’élection présidentielle, de même que celles de Mme Lalao Ravalomana et M. Didier Ratsiraka », déclare le Quai d’Orsay.
Mais la déclaration n’y change rien. Les trois protagonistes en question disent niet et rejettent catégoriquement toute idée de renoncer à la Présidentielle.