
À dix-huit mois d’un cycle électoral décisif, les évêques catholiques du Cameroun sortent du silence. Dans une lettre pastorale publiée le 28 mars, la Conférence épiscopale nationale appelle les citoyens à faire preuve de discernement et à privilégier un leadership éthique et compétent. Sans désigner de candidat, les prélats esquissent le portrait-robot du futur président, soucieux de cohésion nationale, de lutte contre la corruption et de respect des libertés. Une prise de parole qui suscite autant d’adhésion que de crispations, notamment dans les rangs du parti au pouvoir.
A quelques mois des consultations électorales (présidentielle, législative, sénatoriale, régionale et municipale) au Cameroun, les idées pour le bon déroulement (avant, pendant et après) fusent un peu de partout. C’est ainsi que, la Conférence épiscopale nationale du Cameroun (Cenc), composée de 26 membres, a, en date du 28 mars dernier, publié une lettre. A travers cette lettre pastorale, les hauts dignitaires de l’église catholique, sans désigner ou disqualifier un candidat pour les prochaines consultations, d’abord, les présidentielles d’octobre 2025, ont, en dix points, souligné l’importance de choisir un candidat doté d’intégrité et de leadership moral, d’humilité et de modestie, ainsi que d’une capacité à gérer efficacement l’économie, à consolider l’unité nationale, à lutter contre la corruption, à gérer les crises, à écouter et dialoguer, et à respecter l’Etat de droit et les libertés.
« Contrairement à ce que disent certains militants du Rdpc (rassemblement démocratique du peuple camerounais), parti au pouvoir, très courroucés après la publication de cette lettre pastorale, je ne vois en rien ce qui est grave dans cette missive. Les évêques, tout comme les pasteurs, apôtres, prophètes, imams,… sont en contact permanent avec leurs ouailles, ils vivent les mêmes réalités au quotidien. Ils ont également un rôle d’éducation, de sensibilisation, d’information,… En plus, ils doivent prôner le dialogue, promouvoir les valeurs pacifiques,…En tant que citoyens à part entière, ils ont aussi le plein droit de se prononcer face à une situation qui peut mettre en mal, la cohésion nationale », dit Félicité T. chrétienne de l’église presbytérienne camerounaise.
« Ces ministres de culte écrivent parce qu’ils aiment leur pays. Ils ne peuvent donc pas voir le mal venir et se taire. Alors, cet acharnement contre les évêques n’a vraiment pas de place ! Ne cherchons pas de poux sur leur calvitie ! », ajoute-t-elle.
Afrik.com vous présente cette lettre pastorale des évêques du Cameroun, laquelle alimente les débats