Au terme d’une assemblée générale de deux jours, le président de la Banque africaine de développement (BAD), le Nigérian Akinwumi Adesina, a été réélu haut les mains, ce jeudi.
Les soupçons de corruption et d’enrichissement illicite qui ont pesé sur lui, ces derniers mois, ont fait vaciller son fauteuil, mais dont il a été finalement lavé, en juillet dernier, n’ont donc finalement pas pu empêcher Akinwumi Adesina de continuer à bénéficier de toute la confiance de ses mandants. L’ancien ministre nigérian de l’Agriculture a donc été reconduit à la tête de la prestigieuse institution panafricaine, la seule institution africaine cotée triple A par les agences de notation financière, la Banque Africaine de Développement, pour un nouveau mandat de cinq ans. Et de fort belle manière : 100% des votes de tous les membres régionaux et non régionaux de la Banque pour celui qui était le seul candidat à sa propre succession.
« En tant que président nouvellement réélu, le docteur Adesina, ancien ministre nigérian de l’Agriculture, débutera son nouveau mandat (de 5 ans) le 1er septembre 2020 », peut-on lire dans le communiqué de la BAD, à l’issue du vote.
Le sémillant président peut compter sur le Conseil des gouverneurs de la Banque dont le soutien lui est tout acquis : « Je suis ravie que le Conseil des gouverneurs ait réélu M. Adesina (…) En tant qu’actionnaires, nous soutenons fermement la Banque et apporterons à M. Adesina tout le soutien nécessaire pour poursuivre et mettre en œuvre sa vision convaincante pour la Banque au cours des cinq prochaines années », a, en effet, déclaré Niale Kaba, présidente de ce Conseil, par ailleurs ministre ivoirienne du Plan et du Développement.
Les derniers développements, même s’ils ont quelque peu érodé l’image de celui qui a réussi une géante augmentation, de l’ordre de 115 milliards de dollars, du capital de la BAD en octobre 2019, sont désormais derrière lui. Il a cinq nouvelles années pour confirmer ce qu’il a déjà réussi au cours du premier mandat et dont il a fièrement fait le bilan au cours de l’Assemblée générale qui vient de s’achever par sa réélection.
« 18 millions de personnes supplémentaires ont désormais accès à l’électricité. 141 millions ont bénéficié de technologies agricoles plus avancées favorisant la sécurité alimentaire. 15 millions ont eu accès à un financement. 101 millions ont désormais accès à des transports améliorés. Et 30 millions ont reçu un accès à l’eau et à l’assainissement », a précisé Akinwumi Adesina, non sans avoir rappelé la mise en place, en avril, d’un fonds de 10 milliards de dollars pour appuyer les pays africains dans la riposte face à la pandémie de Covid-19.