Présentation de Yawovi Agboyibo, nouveau Premier ministre togolais


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Yawovi Agboyibo
Yawovi Agboyibo

Le nouveau Premier ministre togolais, l’avocat Yawovi Madji Agboyibo, président du Comité d’action pour le renouveau (CAR, une formation politique créée en 1991) est, à 63 ans, considéré comme l’un des politiciens les plus rusés au sein de l’opposition togolaise.

Originaire de Kouvé, dans la préfecture de Yoto, dans le sud-est du Togo, il est connu pour ses talents d’orateur et sa parfaite connaissance du milieu paysan.

Classé parmi les opposants modérés, le Bélier noir comme l’appelle ses intimes en allusion au symbole de son parti, réclame le rang de numéro deux de l’opposition togolaise après Gilchrist Olympio, président de l’Union des forces de changement (UFC).

Catholique croyant et militant des droits de l’homme, cet avocat alors député indépendant à l’Assemblée nationale sous le règne du parti unique avait réussi à convaincre feu le général Gnassingbé Eyadéma d’accepter la création, en 1987, de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) dont il sera le premier président jusqu’en 1990.

Bâtonnier de l’ordre des avocats du Togo, membre du Comité pontifical Justice et Paix au Vatican (1990-1995) et de la Sous-Commission des Droits de l’homme de l’ONU en Suisse (1988-1989), Me Agboyibo a été un réel acteur dans le processus de démocratisation au Togo.

Yawovi Agboyibo a négocié avec Eyadéma

Avec le Front des associations pour le renouveau (FAR) qu’il préside en 1991, il réussit à négocier avec Eyadéma une amnistie générale pour des exilés togolais et une charte des partis politiques qui donne une existence légale aux regroupements politiques au Togo.

En 1993, après les résultats des élections législatives, son parti arrache 36 sièges sur 81 au Parlement. Croyant devenir le Premier ministre avec une alliance avec Edem kodjo, alors président de l’Union togolaise pour la démocratie (UTD) qui avait 7 députés, ce dernier lui joue un tour et se rallie au RPT pour former une autre majorité.

Ironie du sort, c’est à lui qu’est revenu ce poste samedi 16 septembre, en remplacement du même Edem Kodjo, l’un des plus vieux politiciens togolais.

Brillant avocat ayant fait des études au Togo, en Côte d’Ivoire, au Sénégal et en France, le nouveau Premier ministre est nanti d’un diplôme d’études approfondies (DEA) en droit privé et d’une licence en lettres modernes.

Une stature internationale

Sur le plan international, il est président de l’Union des partis africains pour la démocratie et le développement (UPADD) qui regroupe les partis d’inspiration libérale, centriste et démocrate chrétienne.

Il est également coprésident du Dialogue de Windhoek, une structure de concertation entre l’UPADD et les partis populaires européens (PPE) regroupant les partis d’inspiration libérale, centriste et démocrate chrétienne des Etats membres de l’Union européenne (UMP de France, CDU-CSU d’Allemagne, Parti populaire d’Espagne).

Il est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont « Combat pour un Togo démocratique », publié en 1999 aux Editions Karthala. Il est aussi coauteur du tomme IX d’une « Encyclopédie juridique pour l’Afrique publiée aux Nouvelles Editions africaines (NEA) en 1982.

Artisan incontesté de la démocratie et des droits de l’homme dans son pays, Me Agboyibo a été président du Bureau du récent dialogue inter togolais parrainé par le chef de l’Etat bukinabé, Blaise Compaoré, qui a abouti à la signature, le 20 août dernier, d’un accord politique global entre les différents protagonistes de la crise togolaise.

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