Longtemps désigné sous le vocable de « faiseur de roi », Adrien Houngbédji, le challenger de Yayi Boni au second tour de la présidentielle béninoise est un avocat adulé et craint pour sa rigueur.
Agé de 64 ans, ce fils de douanier, originaire de Porto-Novo, a l’avantage d’avoir parcouru tout le territoire national et d’en maîtriser les principales langues.
Docteur d’Etat de la Faculté de droit de Paris à 25 ans, l’avocat de renommée internationale, condamné à mort sous le régime marxiste-léniniste, dut prendre la route de l’exil pour ne retrouver son pays qu’à la faveur de l’amnistie générale décrétée au profit des exilés et autres condamnés.
Il créé dès son retour le Parti du renouveau démocratique (PRD-deuxième grande formation politique du pays après la Renaissance du Bénin) et se consacra à la politique.
Régulièrement élu député, Me Houngbédji a été deux fois président de l’Assemblée nationale et accéda au poste de vice-président de l’Assemblée paritaire ACP/UE chargé des droits de l’Homme. Il devint également vice-président de l’Assemblée internationale des Parlements de langue française (AIPLF) dont il deviendra le co-président en 1996.
Tchoco-tchoco, on doit gagner pour Adrien Houngbédji
Nommé la même année, Premier ministre chargé de la coordination de l’Action gouvernementale et des relations avec les institutions puis porte-parole du gouvernement de Mathieu Kérékou jusqu’en 1998, Me Houngbédji est perçu par ses compatriotes comme l’homme politique béninois qui n’a trempé dans aucun scandale.
A ceux qui le taxent de dictateur pour sa rigueur implacable, Adrien Houngbédji réplique en déclarant que « sans un minimum de rigueur, le Bénin ne peut avancer convenablement ».
La fidélité à l’Etat et la transparence dans la gestion des affaires publiques sont les chevaux de bataille de cet avocat hors pair dont le rêve pour le Bénin est savamment peint dans un livre au titre évocateur de « Il n’y a de richesse que d’homme », paru chez L’Harmattan.
Son cri de ralliement « Tchoco-tchoco, on doit gagner ! » dénote de sa conviction que les Béninois n’ont pas le droit de maintenir leur pays dans le sous-développement.
Il est temps, poursuit-il, de concevoir pour ce pays, un programme de développement conséquent axé sur l’Homme.