Près de 600 millions d’habitants de l’Afrique subsaharienne n’ont pas accès à l’électricité, selon des spécialistes du secteur.
Décidément, en 2014 l’électricité reste toujours un luxe en Afrique ! Près de 600 millions d’habitants d’Afrique subsaharienne n’ont toujours pas accès à l’électricité, ont déploré lundi des spécialistes, réunis cette semaine à Abidjan pour « surmonter les obstacles au développement du secteur ». « Sur 1,2 milliard de personnes dans le monde, 589 millions d’Africains n’ont pas accès à l’électricité en 2014 », selon le directeur général de la Compagnie ivoirienne d’électricité (CIE), Dominique Kakou.
Et la situation risque d’aller de mal en pis. En 2030, le nombre de personnes sans électricité se situera « entre 730 et 880 millions dans le monde, dont la plupart en Afrique subsaharienne », a souligné Dominique Kakou. Pour limiter ce nombre, l’une des solutions envisagées, outre la construction d’infrastructures, est « l’Africa Smart Grid ou réseau électrique intelligent, un outil informatique assurant l’équilibre entre l’offre et la demande d’électricité à tout instant », selon le ministre ivoirien du Pétrole et de l’énergie, Adama Toungara. « Son exploitation permettra de surmonter les obstacles au développement du secteur de l’énergie en Afrique et en Côte d’Ivoire, en fournissant de l’électricité efficace et économiquement viable », a-t-il souligné.
Selon les chiffres officiels, à peine 1,1 des 4 millions de ménages ivoiriens recensés disposent d’un abonnement électrique, soit 26%. Un taux très faible pour un pays exportateur d’électricité. La CIE va investir 100 milliards de francs CFA, soit environ 152 millions d’euros, à partir de fin 2014 pour relier gratuitement les habitants au réseau, afin de « faciliter l’accès à l’électricité », a annoncé son directeur général.
« L’objectif est de doubler d’ici 2017 le nombre d’abonnés, quand le coût du branchement – entre 80 000 et 120 000 FCFA (de 120 euros à 183 euros) – constitue un frein », a estimé Dominique Kakou. Les coupures de courant sont en effet fréquents en Afrique subsaharienne. Elles surviennent à n’importe quel moment, en regardant un match de football, une émission télévisée, lors de spectacles, de mariages, ou d’autres cérémonies de grande ampleur. Les populations en payent le plus lourd tribut.