Le nombre de déplacés et de réfugiés suite aux multiples conflits dans le monde a atteint le niveau record de 60 millions de personnes en 2014.
Selon un rapport publié, ce jeudi 18 juin 2015, par le Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR), les déplacements de populations générés par les guerres, les conflits et la persécution sont plus importants que jamais à travers le monde. Ce rapport révèle une hausse considérable du nombre de personnes forcées à fuir, avec 59,5 millions de déracinés, à la fin 2014, en comparaison de 51,2 millions l’année précédente et 37,5 millions il y a une décennie.
L’augmentation, depuis 2013, est la plus importante jamais enregistrée en une seule année, indique le rapport, qui précise que cette hausse majeure est enregistrée depuis 2011 avec le conflit syrien qui génère désormais le plus important déplacement de population jamais enregistré dans le monde. Le HCR dénombre, ces cinq dernières années, au moins 14 conflits qui ont éclaté ou repris : huit en Afrique (Côte d’Ivoire, République Centrafricaine, Libye, Mali, nord du Nigeria, République Démocratique du Congo, Soudan du Sud, et cette année le Burundi), trois au Moyen Orient (Syrie, Irak, Yémen), un en Europe (Ukraine), trois en Asie (Kirghizstan, plusieurs régions de Birmanie et du Pakistan).
Les trois pays dont la population est la plus affectée sont la Syrie (7,6 millions de déplacés internes et 3,88 millions de réfugiés fin 2014), l’Afghanistan (un total de 2,59 millions de personnes) et la Somalie (un total de 1,1 million). En 2014, seulement 126 800 réfugiés ont pu retourner dans leur région, c’est le nombre le plus faible en 31 ans.
Le rapport du HCR révèle que plus de la moitié de la population réfugiée est composée d’enfants, une proportion tout à fait alarmante.
António Guterres, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, a signalé la nécessité d’une aide et un engagement mondial pour faire face à l’ampleur de ces déplacements. « Dans cette ère de déplacements de population massifs et sans précédent, nous avons besoin d’une réponse humanitaire de grande ampleur et d’un engagement mondial renouvelé envers la tolérance et la protection des personnes fuyant le conflit et la persécution », a-t-il déclaré.
Déplacement par continent
Au sein de l’UE, la majorité des demandes d’asile ont été déposées en Allemagne et en Suède. Le nombre de personnes déracinées en Europe totalisait 6,7 millions à la fin de l’année, en comparaison de 4,4 millions à la fin 2013. Parmi les personnes déracinées se trouvant en Europe, une majorité d’entre elles sont des Syriens qui se trouvent en Turquie ainsi que des Ukrainiens ayant trouvé refuge en Fédération de Russie.
Le rapport indique que le Moyen-Orient est à la fois le générateur le plus important et le principal hôte de personnes déracinées au monde. Aux réfugiés syriens s’ajoutent les nouveaux déplacements de populations d’au moins 2,6 millions de personnes en Irak, où 3,6 millions de personnes au total étaient déplacées internes à la fin 2014, ainsi que de 309 000 personnes nouvellement déplacées en Libye.
En 2014, l’Afrique subsaharienne comptait quant à elle 3,7 millions de réfugiés et 11,4 millions de déplacés internes. Le taux d’augmentation est de 17% global. L’Ethiopie a remplacé le Kenya en tant que plus important pays hôte de réfugiés en Afrique et se classe au cinquième rang des pays hôtes à travers le monde. En Asie, le nombre de réfugiés et de personnes déplacées internes y a augmenté de 31% en 20l4 et s’élève désormais à 9 millions de personnes.
Sur le continent américain, la Colombie compte encore l’une des plus importantes populations déplacées internes, avec plus de six millions de personnes ainsi. Le rapport du HCR relève une nouvelle forme de déplacement qui concerne l’Amérique centrale et le Mexique. Avec un grand nombre de personnes fuyant la violence des gangs ou d’autres formes de persécution, les États-Unis ont vu 36 800 demandes d’asile déposées de plus qu’en 2013.