Ce sont 130 personnes qui ont été assassinées au Burundi, ces trois derniers mois, selon le gouvernement burundais.
Le ministre de la Sécurité publique et Commissaire de police en chef, Alain Guillaume Bunyoni, a déclaré, ce lundi, que près de 130 personnes ont été assassinées au Burundi au cours du troisième trimestre 2015. Le bilan témoigne de la difficile situation sécuritaire qui ne s’améliore pas, malgré les promesses du président de la République, Pierre Nkurunziza.
« La police a constaté 130 cas d’assassinats, 53 cas de détention illégale d’armes à feu, 48 tentatives d’assassinats et 28 cas d’incendie criminel », a-t-il déclaré. Alors que le Haut-commissariat des droits de l’Homme de l’Organisation des Nations Unies ont comptabilisé 134 personnes assassinées, une Organisation non-gouvernementale burundaise, l’APRODH, aurait répertorié 200 morts.
Une instabilité chronique
Le chef de l’Etat avait annoncé un délai de deux mois, à compter de sa réélection, en juillet dernier, qui avait provoqué un cycle de violence dans le pays, pour rétablir l’ordre. Le ministre Alain Guillaume Bunyoni a indiqué que 90% des mesures prises pour réaliser cet objectif avaient été mises en place.
La situation sécuritaire ne semble pas encore stabilisée. Les 3 et 4 octobre derniers, une fusillade a fait huit morts en plein cœur de la capitale du Burundi, Bujumbura. Des explosions ont également retenti dans plusieurs quartiers de la ville.
Lire sur le sujet : Le Burundi s’enfonce dans la violence, 8 personnes tuées par balles
Tensions bilatérales
Depuis plusieurs mois, les autorités burundaises reprochent au Rwanda de soutenir et de commanditer les violences dans le pays, en entraînant des opposants burundais dans des camps de réfugiés en territoire rwandais. Ces accusations sont rejetées en bloc par Kigali qui a accusé à son tour le Burundi d’abriter des membres du Front Démocratique de la Libération du Rwanda (FDLR), des Hutus opposants au régime.
Lire sur le sujet: Le Burundi et le Rwanda s’accusent mutuellement de déstabilisation
Ces tensions avaient abouti à l’envoi d’un mission du Conseil des ministres de la Conférence Internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) au Burundi. Une mission similaire est attendue en Rwanda.