Premier voyage à l’étranger : le général Abdourahmane Tiani atterrit chez Assimi Goïta


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Abdourahmane Tiani et Assimi Goïta
Abdourahmane Tiani et Assimi Goïta

Assimi Goïta a reçu à Bamako, ce jeudi, son homologue nigérien, Abdourahamane Tiani. C’est le premier voyage à l’extérieur de l’homme fort du Niger depuis son installation au pouvoir.

Arrivé au pouvoir le 26 juillet 2023 après avoir écarté Mohamed Bazoum dont il était chargé d’assurer la sécurité, le général Abdourahamane Tiani aura attendu presque quatre mois avant de faire son premier voyage à l’étranger. Et le pays qu’il a choisi est le Mali du colonel Assimi Goïta. C’est à 10 heures, heure locale, que l’avion transportant le chef du CNSP a atterri à Bamako. Il a eu droit au tapis rouge et a même été accueilli à sa descente d’avion par Assimi Goïta en personne. Présenté comme une visite « d’amitié et de travail », le séjour d’Abdourahmane Tiani en terre malienne ne sera pas long ; il ne durera que quelques heures puisque dans l’après-midi, le général nigérien devra poursuivre son périple pour se rendre dans un autre pays voisin : le Burkina Faso du capitaine Ibrahim Traoré.

Assimi Goïta et Abdourahamane Tiani ont beaucoup de choses à se dire

Le choix porté par le chef du CNSP sur le Mali et le Burkina Faso pour être les premiers pays à l’accueillir n’a rien de surprenant. Au plus fort de la tension entre le Niger et la CEDEAO quelques jours après le coup d’État, le Niger a eu comme partenaires et soutiens indéfectibles ces deux pays également dirigés par des putschistes. Leur soutien était si fort que le Mali et le Burkina Faso avaient déclaré être prêts à déclarer la guerre à la CEDEAO en cas d’agression du Niger.

Chemin faisant, les trois pays ont signé, le 16 septembre 2023, la charte du Liptako-Gourma, acte de naissance l’Alliance des États du Sahel (AES). Avec cette nouvelle alliance, le Niger, le Mali et le Burkina Faso ont voulu mutualiser leurs efforts dans la lutte contre le terrorisme qui sévit sur chacun de leur territoire, depuis des années. Au-delà du terrorisme, leur action commune vise aussi la criminalité organisée, les rébellions armées et le renforcement des relations économiques entre les trois pays.

Cette visite intervient tout juste quelques jours après la reprise de Kidal par l’armée malienne qui aurait même bénéficié du soutien discret non seulement du Niger, mais également du Burkina Faso. À la suite de la victoire des FAMa sur les djihadistes qui contrôlaient la ville, le Niger avait officiellement félicité le Mali. Une visite du dirigeant nigérien au Mali dans ce contexte est donc tout sauf une surprise.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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