Premier bus à gaz en Tunisie


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Drapeau de la Tunisie
Drapeau de la Tunisie

Le premier bus au gaz naturel circule dans les rues de la capitale tunisienne depuis le 20 mai dernier. Un essai de quatre mois qui conditionnera l’arrivée en septembre de 25 autres véhicules. Fethi Hancho, ingénieur à l’Agence nationale des énergies renouvelables, explique les atouts d’une telle technologie.

Un singulier bus orange et vert circule depuis le 20 mai dernier dans les rues de Tunis. Il s’agit tout simplement du premier bus au gaz naturel tunisien. A l’essai pour quatre mois afin d’évaluer les coûts d’exploitation de cette technologie verte, il préfigure l’arrivée, en septembre, d’un parc de 25 véhicules du même type. Moins cher et moins polluant que le diesel, le gaz naturel développe de vrais arguments pour séduire. Fethi Hancho, ingénieur à l’Agence nationale des énergies renouvelables – maître d’oeuvre du projet – fait le point.

Afrik : Quels sont les avantages du gaz naturel ?

Fethi Hancho : C’est d’une part un carburant propre. La Tunisie dispose d’importantes réserves de gaz naturel. La généralisation d’un tel procédé nous permettrait, d’autre part, d’être moins dépendants des carburants classiques. D’autant que le gaz coûte moins cher.

Afrik : Dans quelle mesure est-il moins cher ?

Fethi Hancho : Le gaz naturel est deux fois moins cher que le gasoil. En outre, en matière de rendement énergétique, un mètre cube de gaz naturel équivaut à environ 0,80 litre de gasoil. Mais il existe différents coûts d’exploitation que nous n’avons pas encore clairement évalués. L’actuel bus à l’essai pour quatre mois à Tunis est là pour ça.

Afrik : Quels sont ces frais d’exploitation ?

Fethi Hancho : Il existe des frais de compression. Nous achetons le gaz naturel à 4 barres mais nous devons le compresser à 200 barres qui est la pression de stockage du gaz dans les réservoirs du bus. Il y a également l’amortissement de la station de ravitaillement et différents frais de maintenance.

Afrik : Combien coûte un bus à gaz ?

Fethi Hancho : S’il est construit sur place, il est 30 à 40% plus cher qu’un bus diesel. Il faut compter 198 000 dinars (147 250 euros) pour un véhicule diesel, 250 000 dinars pour un bus au gaz (186 000 euros). Si nous importons, la facture peut monter jusqu’à 320 000 dinars (238 000 euros)

Afrik : Qui a acheté l’actuel véhicule ?

Fethi Hancho : Il a été prêté à la Société nationale des transports par le constructeur hongrois Ikrus, rencontré en juin dernier à la Foire de l’Automobile, pour que nous puissions essayer cette technologie.

Afrik : Et après cette période d’essai ?

Fethi Hancho : Nous allons établir un rapport d’évaluation sur les différents coûts d’exploitation que nous présenterons aux décideurs. La réussite d’un tel projet est tributaire de la volonté politique. Nous devons avoir des arguments pour convaincre de sa viabilité. Si tout va bien, 25 nouveaux autres bus devraient arriver dès septembre.

Afrik : Des bus d’importation ou des bus produits sur place ?

Fethi Hancho : La Société tunisienne d’industrie automobile avec qui nous travaillons a lancé une étude d’intégration d’une chaîne de montage spécialisée. Si nous décidons de développer le projet, je pense que nous importerons une partie du nouveau parc et que nous produirons nous-mêmes le reste en Tunisie.

Afrik : Quels sont les différents partenaires du projet ?

Fethi Hancho : La Société nationale des énergies renouvelables (qui relève du ministère de l’Environnement, ndlr) en est le maître d’oeuvre, mais nous travaillons en collaboration avec la Société des transports nationale (qui compte 1 000 véhicules dans son parc de bus, ndlr), le ministère des Transports, la Direction de l’Energie, la Société nationale de distribution de pétrole, la Société tunisienne d’électricité et de gaz et la Société tunisienne d’industrie automobile.

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