Lorsqu’on parcourt les villes et villages d’Afrique, il est très difficile sinon impossible d’y trouver un immigré occidental, chinois, indien ou libanais dans une précarité certaine. Presque tous sont logés à bonne enseigne dans de coquettes habitations, roulent carrosse car propriétaires de commerces, d’entreprises ou d’exploitations agricoles. Seul continent où les immigrés non africains viennent y faire fortune, l’Afrique est un véritable eldorado pour ces derniers. Tous y puissent allègrement et sans trop de peine, d’immenses richesses au nez et à la barbe des populations locales qui elles, vivent dans une misère sans nom rythmée par des plaintes et autres pleurs quotidiens.
Est-ce à dire que les africains sont plus inaptes que d’autres peuples à se réaliser et à s’épanouir sur leurs propres terres ?
La réponse ici peut choquer plus d’un mais nous devons avoir le courage d’admettre que bien qu’intelligents, nous manquons de pragmatisme et de vision propre de notre épanouissement.
Contrairement à d’autres peuples qui eux, ont une culture économique poussée et cohérente à leur vision du développement, les africains dans leur ensemble ont une faible culture économique ou alors ont perdu cette culture depuis le passage du colon sur le continent. Les antiques valeurs de solidarité dans le travail qui nous caractérisaient ont laissé place à des traits réactionnaires, à la pauvreté d’esprit, à la passivité et surtout à la distraction. Toutes choses dans lesquelles se diluent sans résultats nos actions quotidiennes. Les autres peuples tirent leur force non seulement de la vision économique qu’ils ont d’eux-mêmes, mais de leur capacité à créer de la richesse en groupe c’est-à-dire en communauté et dans une solidarité absolue.
S’il y a une chose que nous refusons de voir chez ces immigrés non africains, c’est le fait qu’ils ne fréquentent ni les églises, ni les mosquées aussi assidûment et intensément que nous le faisons. Ils consacrent le temps au travail et à la productivité donc la rentabilité de leurs affaires. L’Afrique, de leur point de vue, est la pourvoyeuse de richesses et ils s’y trouvent pour en tirer un maximum de profit. Ils croient en l’Afrique plus que les africains eux-mêmes, lesquels malheureusement préfèrent bon gré ou mal gré, quitter le continent pour des aventures incertaines en Occident ou ailleurs. Quoi de plus étonnant que les nôtres, n’ayant aucune vision d’eux-mêmes, et incapables de se projeter si ce n’est dans les églises, reproduisent le même schéma aussitôt qu’ils foulent le sol occidental ? La prolifération des églises et autres mouvements religieux africains en Occident témoigne du grand désespoir et désenchantement de ceux des nôtres qui rêvaient d’un eldorado ailleurs que sur le continent. Un fait est certain : toute croyance religieuse qui ne valorise pas le travail est un cancer pour la pensée.
Ces immigrés savent tous au-delà de leur foi, que personne d’autre qu’eux-mêmes ne viendra les sauver encore moins faire descendre la manne du ciel. Ils ne croient pas aux miracles si ce n’est ceux d’un travail bien accompli. Le travail est au centre de leurs préoccupations aussi ne négligent-ils la moindre opportunité qui s’offrent à eux tout au long de leur séjour africain. Pour eux, le temps c’est effectivement de l’argent aussi ne les voit-on pas s’agglutiner devant les écrans de télévision, y compris dans leurs commerces et entreprises, en train de regarder des matches de football avec autant d’engouement et de passion que le font nos frères, dilapidant au passage, à travers des bières et alcools, de véritables petites fortunes. Oui, ces immigrés sur notre sol ont compris mieux que nous ce qu’est la valeur de l’Afrique, ses potentialités, ses opportunités. Ils croient en l’Afrique plus que les africains eux-mêmes ! Quel paradoxe !
L’on est en droit de se demander pourquoi les africains ne trouvent-ils pas leur compte sur leurs terres ? Eh bien, la mentalité du vaincu en est l’une des causes. Cette mentalité où l’africain a cessé de se projeter, de rêver par lui-même et pour lui-même et qui a fait de lui un consommateur passif des biens des autres. L’africain s’est laissé gagner par la paresse intellectuelle et la distraction à travers un système éducatif fondamentalement inapproprié, vicié et inapte à la créativité, à l’inventivité.
Outre ce système éducatif nocif, les africains refusent de comprendre et d’admettre que les enjeux mondiaux de ce siècle se jouent sur leurs terres. En effet, la propagande occidentale et le dénigrement systématique de l’Afrique à travers les différents outils de communication ont fini par persuader les africains que leur continent est impropre à la vie, que toute perspective d’évolution et d’épanouissement y est impossible et que la seule perspective d’un rêve au bonheur se trouve en occident ou ailleurs. D’où la fuite désespérée des nôtres vers l’occident et ce au péril de leur vie. Les hécatombes en mer méditerranée témoignent de la puissance de cette propagande.
Or que constatons-nous au quotidien ? Ce sont les ressortissants des pays dont nous rêvons y aller vivre qui affluent en masse vers l’Afrique pour y tirer profit de nos ressources, les exploiter et faire fortune. L’africain est conditionné par une auto-négation de lui-même, laquelle finit par être une partie intégrante de sa personnalité et donc le persuade d’une absence de perspective de vie sur le continent. Il est même déjà vaincu dans ses idées avant même de les mettre en pratique. D’où l’exil vers le mirage occidental.
Au vue de ces quelques éléments, il est important de doter la nouvelle génération d’africains d’une bonne formation psychologique qui lui permettra de réveiller ses capacités dynamiques afin qu’elle ait la motivation de s’engager dans la création de richesses.
L’Afrique offre-t-elle des opportunités ?
La réponse est oui. Elle en offre plus que tout autre continent car tous les secteurs sont vierges et inexploités. Le problème est que nous qui sommes sur le continent n’avons ni la vraie information, ni la vraie formation et encore moins les vraies orientations. Or, ce sont ces éléments que maîtrisent les immigrés non africains qui viennent chez-nous et qui les permettent de faire fortune aussi facilement devant nos regards ébahis et ignorants. Il est plus facile de bâtir son avenir en Afrique que partout ailleurs. Notre environnement nous offre des centaines d’opportunités que nous refusons de voir car enfermés dans le salariat et la débrouillardise ou pris au piège de l’immigration ou des jeux de hasard. Voilà pourquoi les autres peuples viennent acheter nos terres puis nous emploient avec des salaires de misère.
D’ici 2050, c’est près d’un milliards et demi d’africains qu’il faudra nourrir. Cette forte population constitue un grand marché et les autres peuples se positionnent de plus en plus tandis que nous continuons de croire que notre continent est invivable et que seul le retour de Jésus nous sauvera. Il est possible de se lancer dans un projet économique et de réussir facilement, à condition toutefois d’avoir la vraie information, la vraie formation et la vraie orientation.
Voilà pourquoi nous avons au CLUB AFRIQUE VISION décidé de lancer une série de formation en entrepreneuriat à un prix symbolique dans la ville de Douala pour permettre à la jeunesse de se réveiller et de s’engager dans le travail libre.
Si vous voulez faire partir de l’une de ces formations, bien vouloir nous contacter par WhatsApp ou appel au 00237 653 29 12 48 ou fotsingnzodjou@gmail.com
Si nous ne nous levons pas pour réaliser nos rêves, quelqu’un d’autre nous recrutera pour réaliser les siens.
Par FOTSING NZODJOU, écrivain essayiste et coordonnateur du CLUB AFRIQUE VISION.