Le kidnapping ou enlèvement, qui consiste à s’emparer de quelqu’un et à le détenir, contre sa volonté, généralement par la force, souvent dans l’intention de l’échanger contre une rançon ou une compensation en nature, devient récurrent au Cameroun, plus précisément dans les zones en crise.
Nous avons encore en mémoire le cas de six délégués départementaux à l’urbanisme, de l’eau et de l’énergie, de l’économie et planification, des petites et moyennes entreprises et aux affaires foncières, qui avaient été enlevés le 15 juin 2021 à Ekondo Titi, dans la région du Sud-Ouest du Cameroun, par deux groupes séparatistes. Selon certaines sources, les six délégués départementaux avaient été séparés en deux groupes qui réclamaient une rançon de 22 millions de FCFA, pour l’un et 28 millions de FCFA pour l’autre. Ayant attendu la rançon qui tarde toujours à venir, le 18 juin 2021, l’un des délégués, le nommé Mabia Johnson Mudika du ministère de l’Economie avait été tué. Par qui ? Allez donc savoir !
Constat bien mené, le kidnapping est peut-être le plus grand acte d’exploitation de l’angoisse, du chagrin et du désespoir. C’est souvent l’avidité, l’amour de l’argent, qui pousse les inconnus à enlever des personnes de tous les âges et sans distinction de sexe. Pour le cas d’un mineur ou plus généralement un bébé, le but étant d’en faire propre enfant. Dans ce cas de figure, le fait est généralement commis par des femmes, ou des couples, psychologiquement fragiles, en « mal d’enfant » ou ayant perdu un enfant en bas âge.
Comme il n’y a pas de fumée sans feu, le kidnapping, ce business qui est de taille dans les zones où crépitent sans cesse les armes de tous calibres, est causé par : le chômage et la pauvreté, les motivations rituelles et spirituelles, des raisons politiques, des déviances sexuelles, la perte des droits de garde de l’enfant, …
« Les kidnappings, cette épidémie de délits qui est devenue un fléau, que ce soit au Cameroun, où partout ailleurs, sont liés à des défauts profondément enracinés dans la société humaine. Je suis donc très attristée et condamne avec fermeté ces crimes crapuleux perpétrés par des hommes armés et adresse mes sincères condoléances à toutes les familles qui ont perdu un être cher, dans ces actes ignobles. Je dénonce les enlèvements et les assassinats, les séances de tortures physiques et morales ainsi que les traitements inhumains et dégradants infligés aux citoyens, qui demandent avec insistance, la fin des hostilités dans notre pays en particulier, et dans le monde en général », déclare Esther Bikélél.
« Beaucoup de gens, aujourd’hui, sont dans une situation économique ou sociale désespérée. Ce sont eux surtout qui commettent des kidnappings. Dans un monde où le fossé entre riches et pauvres ne cesse de se creuser et où les possibilités de gagner honnêtement de l’argent sont souvent rares, le kidnapping demeurera une tentation. Tant que durera l’oppression, il sera un moyen de rétorsion et une façon d’attirer l’attention sur des situations jugées intolérables », a-t-elle ajouté.