La Chambre de commerce du Littoral (Douala), a abrité les journées portes ouvertes avec pour thème : « Amélioration de la qualité sanitaire et phytosanitaire du poivre de Penja au Cameroun pour faciliter l’accès aux marchés internationaux». L’évènement a été organisé, du 12 au 13 octobre dernier, par le Fonds pour l’application des normes et le développement du commerce.
De nombreux pays africains, parmi lesquels le Cameroun, sont confrontés à des besoins apparemment considérables de renforcement de leurs capacités sanitaires et phytosanitaires, pour atteindre des objectifs de politique intérieure et améliorer en particulier les résultats à l’exportation de leur secteur agroalimentaire.
Les ressources dont ils disposent dans leurs budgets nationaux et celles des donateurs sont assurément insuffisantes pour répondre à tous ces besoins, de sorte qu’il faut inévitablement établir des priorités entre les diverses options concurrentes en matière de renforcement des capacités. D’où l’idée des journées portes ouvertes.
Une occasion pour les visiteurs de toucher du doigt, grâce à la présence des producteurs, les pratiques et le savoir-faire permettant d’obtenir cette épice de renommée internationale. Mis en place par le STDF (Fonds pour l’application des normes et le développement du commerce), ce projet vise à permettre à ce produit d’exception de franchir les barrières commerciales et répondre aux normes en vigueur en matière de Commerce International, notamment, après son enregistrement en mars 2022 comme IGP (Indication Géographique Protégée) dans l’Union Européenne.
Il convient de souligner que l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI), qui a été membre du Comité de pilotage de cet important projet qui a duré trois ans, était représentée par madame Dionda Marie Bernadette. Cette dernière a également pris part à la table ronde qui a suivi, au cours de laquelle les participants ont passé en revue les défis et opportunités liés à la filière Poivre de Penja, en vue de parvenir à une feuille de route pour capitaliser les acquis et assurer la pérennisation du projet, tout en mettant l’accent sur la recherche de financement.
Présentation du poivre du Penja
Parlant du poivre de Penja, il est l’un des produits phares de la société des Plantations du Haut Penja (PHP), filiale locale de la Compagnie fruitière de Marseille. À l’instar du poivre de Belém, est un poivre noble et véritable issu de la famille des Piper Nigrum (lianes tropicales), en opposition aux ersatz de poivres issus de baies, comme les poivres à queues, le poivre long de Timiz ou encore le poivre de Sichuan. Cette particularité lui permet d’obtenir en 2013, la toute 1ère IGP (Indication Géographique Protégée) africaine.
En 2018, l’Agence française de développement (AFD) avait financé un programme de recherche, afin d’éviter le péril qui menaçait le poivre de Penja. L’on se souvient que c’est ce même bailleur de fonds qui avait contribué à la labellisation du poivre de Penja par l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI), dans le cadre d’un programme sur les indications géographiques. À la faveur de sa labellisation, le prix du kilogramme du poivre de Penja, épice prisée par les meilleurs cuisiniers à travers le monde, est passé de 2 500 à 14 000 FCFA.
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