Le gouvernement de le Transition tchadienne a annoncé avoir rappelé son Ambassadeur accrédité au Cameroun. C’est ce qu’a indiqué un communiqué lu jeudi soir. Que s’est-il passé entre les deux pays ?
La nouvelle a été annoncée par Gali Ngothe Gatta, ministre d’Etat, secrétaire général à la Présidence du Tchad. Dans un communiqué lu à la télévision nationale, l’officiel a évoqué « des différends persistants » avec le Cameroun, en rapport avec l’exploitation des hydrocarbures. Ce qui a motivé le rappel du diplomate en poste à Yaoundé, pour consultations.
Le ministre a insisté sur « la persistance des différends entre le Tchad et le Cameroun, notamment autour de la question de la prétendue acquisition des actifs de l’ex-ESSO par la nébuleuse Savannah Energy ». Cette dernière étant un groupe énergétique malaisien présent un peu partout dans le monde.
N’Djamena « dans l’obligation de défendre ses intérêts »
Et selon le ministre tchadien, « la question a été soumise à l’attention du Cameroun, tout en l’informant également des agissements inamicaux et contraires aux intérêts du Tchad posés par ses représentants dans les conseils d’administration de Cameroun Oil Transportation Company S.A et Tchad Oil Transportation Co ».
Insistant que « tous les canaux de communication existant entre le Tchad et le Cameroun », ont été utilisés, Gali Ngothe Gatta rappelle que « plusieurs lettres de suite ont été adressées aux autorités camerounaises. Lettres qui sont restées sans réponses ». Et de justifier que « le Tchad se trouve dans l’obligation de défendre ses intérêts et sa respectabilité et dénonce les agissements répétés du Cameroun ».
Yaoundé prend acte de la décision
Outre l’Etat camerounais, N’Djamena accuse les représentants de Yaoundé de « mettre à mal, dans ces dossiers et au sein de la CEMAC, les relations entre les deux pays ». Pour leur part, les autorités camerounaises se sont limitées à prendre acte de cette décision des autorités tchadiennes. Une tension en vue entre les deux pays, qui ont en commun la lutte contre le terrorisme, avec 1094 km de frontière commune.
Des incompréhensions ne manquent pas dans les relations entre les deux pays voisins en Afrique Centrale. Par exemple, des problèmes de transit de marchandises à destination du Tchad se posent assez souvent. Par le passé, N’Djamena avait menacé de délocaliser ses importations vers d’autres ports, en raison de l’existence de nombreuses tracasseries policières et douanières sur les corridors camerounais.
En 2019, par exemple, le corridor Douala-N’Djamena était principalement la cause de griefs des autorités tchadiennes. A l’époque, les routiers tchadiens étaient contraints de payer environ 140 000 FCFA à chaque passage au niveau des barrières de police, de gendarmerie et de Douane. Ce qui, à l’époque, avait contraint le Tchad à hausser le ton.