Après deux années d’assainissement des finances du pays, et grâce à un accord signé avec le FMI, le Club de Paris a accepté, le 15 décembre, de rééchelonner la dette extérieure du Gabon.
Le ministre gabonais des Finances, Marcel Doupamby-Matoka, a négocié, les 14 et 15 décembre, avec le Club de Paris pour rééchelonner la dette du pays. Le groupe des créanciers publics a finalement consenti à ce rééchelonnement, à hauteur de 532 millions de dollars, sur un total de 686 millions d’arriérés. Le Gabon devra rembourser les 532 millions de dollars sur une période de douze ans, avec trois années de grâce et des versements progressifs sur les neuf années restantes.
Cette négociation a été rendue possible grâce à un accord préalablement signé en octobre avec le Fond Monétaire International (FMI). Ce dernier a accordé au Gabon 119 millions de dollars de crédit, pour soutenir son programme économique. « Le rééchelonnement de la dette gabonaise est conditionné par cet accord avec le FMI », confie une source proche du Club de Paris. « Ce rapprochement avec le FMI est la garantie pour les créanciers que le pays a mis en place une réelle politique de restructuration macro-économique », ajoute-t-il.
Conversion de la dette en investissement
L’accord signé avec le Club de Paris comporte diverses clauses. L’une stipule que l’entrée en vigueur du rééchelonnement est fixée au 28 février 2001, le Gabon s’engageant d’ici là à rembourser une partie de ses arriérés non rééchelonnés. « L’accord comprend également une clause de conversion de dette en investissement », explique notre source. Un investisseur souhaitant participer à un projet d’aménagement au Gabon pourra racheter sa dette à la France, avec une décote, et la revendre au Gabon. L’investisseur réalise une marge de bénéfice sur cette opération, et grâce à la décote octroyée par la France, le Gabon peut racheter sa dette à un prix moins élevé.
« La bouffée d’air apportée par ce rééchelonnement permettra au gouvernement de se focaliser sur deux priorités. La première est la lutte contre la pauvreté et la seconde est l’accroissement des investissements, dans les secteurs des infrastructures autoroutières, de la santé et de l’éducation », explique un conseiller à l’ambassade.
En réalité, ces deux priorités sont imposées par l’accord que le Gabon a signé avec le FMI. Les recettes excédentaires du pays doivent être reversées sur un compte de la Banque mondiale, et réinvesties dans des secteurs prioritaires tels que la santé, l’éducation et les infrastructures. Cet argent peut également servir au désendettement, mais le Club de Paris a laissé la libre utilisation de ces fonds au Gabon. Leur répartition précise et leurs utilisations concrètes seront mises au point le 26 décembre, en conseil des ministres.