Pourquoi l’Afrique reste le continent le moins électrifié au monde ?


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Electricité Cameroun

En dépit des progrès technologiques et des initiatives variées, l’Afrique reste le continent le moins électrifié au monde. Selon le dernier rapport de l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE) en collaboration avec la Banque mondiale, près de la moitié de la population africaine vit sans accès à l’électricité.

Cette situation, qui touche plus de 571 millions de personnes, reflète des inégalités criantes entre les nations du continent.

Disparités marquées : les bons et les mauvais élèves de l’électrification

Le paysage de l’électrification en Afrique est marqué par des contrastes saisissants. Tandis que des pays comme le Maroc et l’Égypte se targuent de taux d’électrification proches de 100%, d’autres peinent à franchir la barre des 10%. Parmi les 20 pays les moins électrifiés au monde, 18 se trouvent en Afrique subsaharienne. Le Soudan du Sud, avec un taux d’électrification de seulement 5%, présente la situation la plus alarmante, suivi de près par le Tchad et l’Angola.

Les géants aux pieds d’argile : Nigeria, RDC et Éthiopie

Même les puissances économiques et démographiques du continent ne sont pas épargnées par cette crise énergétique. Le Nigeria, première économie africaine et premier producteur de pétrole, affiche un taux d’électrification de seulement 60%, laissant 86,2 millions de ses habitants sans électricité. La République Démocratique du Congo (RDC), avec son immense potentiel hydroélectrique, ne fournit de l’électricité qu’à 21% de sa population. L’Éthiopie, quant à elle, bien que plus avancée avec un taux d’électrification de 55%, doit encore étendre son réseau pour couvrir l’ensemble de sa population.

Des ressources abondantes mais inexploitables : le paradoxe africain

L’Afrique est un continent riche en ressources énergétiques, allant du pétrole et du gaz au charbon, en passant par l’hydroélectricité et les énergies renouvelables comme le solaire et l’éolien. Pourtant, cette richesse contraste avec le faible taux d’électrification. Les causes sont multiples : des infrastructures énergétiques insuffisantes, des investissements inadaptés et une instabilité politique qui entrave les projets à long terme.

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Le potentiel solaire : une opportunité unique pour l’Afrique

L’AIE souligne que l’énergie solaire représente une opportunité exceptionnelle pour le continent africain. Avec une irradiation solaire moyenne variant entre 4 et 7 kWh/m²/jour et des réserves théoriques estimées à près de 60 millions de térawattheures par an, l’Afrique possède l’un des plus grands potentiels solaires au monde. Investir dans cette source d’énergie pourrait non seulement améliorer l’accès à l’électricité, mais aussi stimuler le développement économique et industriel du continent.

Des recommandations pour l’avenir : investissements et innovations

Pour remédier à cette situation, l’AIE appelle à des investissements massifs dans les infrastructures énergétiques, en exploitant les vastes ressources renouvelables disponibles. Le solaire, en particulier, offre une solution viable pour pallier les déficits énergétiques. En outre, des politiques économiques plus adaptées et une stabilité politique renforcée sont essentielles pour attirer les investissements nécessaires et assurer une distribution équitable de l’électricité à travers le continent.

L’obscurité de l’inégalité

Le défi de l’électrification en Afrique demeure immense. Alors que certains pays progressent, d’autres restent dans l’obscurité. Une approche concertée et des investissements stratégiques sont nécessaires pour libérer le potentiel énergétique du continent et fournir à tous les Africains l’accès à une ressource aussi vitale que l’électricité. Seul un engagement résolu pourra transformer ce sombre tableau en une lumière d’espoir pour l’avenir.

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