L’État d’Israël a rappelé son ambassadeur en Afrique du Sud, Eliav Belotserkovsky, pour des consultations. L’annonce, faite lundi soir, aurait un lien avec les dernières déclarations de hauts responsables sud-africains.
Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, l’Afrique du Sud n’a cessé d’apporter son soutien au peuple palestinien. Déjà le samedi 14 octobre, le Président sud-africain, Cyril Ramaphosa, avait critiqué la décision israélienne d’évacuer plus d’un million de personnes du Nord de Gaza vers le Sud. Le chef de l’État sud-africain avait alerté qu’une telle décision ne ferait qu’aggraver la situation.
Solidarité de l’Afrique du Sud avec le peuple palestinien
Avec son keffieh enfilé au cou, Cyril Ramaphosa était allé plus loin. En effet, le dirigeant avait réaffirmé la solidarité de l’Afrique du Sud avec le peuple palestinien. En plus de son soutien à une solution pacifique au conflit. L’Afrique du Sud soutiendrait-elle le Hamas ? Non, précise son gouvernement. En effet, quelques jours plus tard, Pretoria avait tenu à préciser que « les informations selon lesquelles le gouvernement sud-africain offrirait son soutien au Hamas sont fausses ».
Seulement, l’Afrique du Sud, en plus de continuer de manifester son soutien à la Palestine, commençait à tirer sur Israël. Fin octobre, en effet, l’Afrique du Sud avait exhorté la communauté internationale à enquêter sur les violations du droit international commises par Israël dans la Bande de Gaza. Le gouvernement sud-africain allait beaucoup plus loin, partageant sa volonté d’attaquer Tsahal pour le meurtre d’enfants palestiniens.
Pretoria accuse Tsahal d’usage illégal de la force contre le peuple palestinien
Pretoria était d’avis que Tel-Aviv doit rendre des comptes aux termes du droit international, s’agissant de la guerre en cours dans la Bande de Gaza. « Plus de 3 257 enfants palestiniens ont été tués depuis le 7 octobre », avait déploré le ministère sud-africain des Relations internationales et de la Coopération. Dans son communiqué en date du mardi 30 octobre, Pretoria avait précise que « ce nombre dépasse celui des enfants tués dans toutes les zones de conflit du monde depuis 2019 ».
« Israël, en tant que puissance occupante, n’a pas le droit de se défendre par des moyens militaires… Le concept du droit d’Israël à se défendre par des moyens militaires est utilisé à tort par certains, et délibérément par d’autres, pour légitimer l’usage illégal de la force contre le peuple palestinien à Gaza et en Cisjordanie occupée », avait insisté le gouvernement sud-africain.
Convocation de l’ambassadeur israélien à Pretoria
« Tuer des enfants est un crime de guerre… Les responsables de ces morts doivent être jugés pour terrorisme », avait enfoncé Pretoria. « Dans la situation actuelle, ceux qui encouragent et soutiennent financièrement le recours illégal à la force par Israël doivent faire l’objet d’une enquête pour avoir aidé et encouragé les violations du droit international », avait ajouté le gouvernement sud-africain.
Pretoria est resté sur la même lancée, depuis le début du conflit. Le 10 novembre, l’Afrique du Sud a annoncé la convocation de l’ambassadeur israélien à Pretoria, pour protester contre les attaques israéliennes sur Gaza. Jeudi, le parti au pouvoir en Afrique du Sud, le Congrès national africain, a exprimé son soutien à une décision parlementaire appelant à la fermeture de l’ambassade israélienne dans le pays.
Israël rappelle son ambassadeur en Afrique du Sud
Et vendredi, la Cour pénale internationale a annoncé que l’Afrique du Sud, la Bolivie, le Bangladesh, les Comores et Djibouti ont déposé une demande d’enquête sur les attaques israéliennes contre Gaza. Le Statut de Rome stipule qu’un État membre de la Cour peut s’adresser au Bureau du Procureur pour enquêter sur des crimes commis sur le territoire d’un autre État membre. Est-ce la goutte de trop ?
Rien n’est moins sûr ! En tous les cas, Israël a réagi. Lundi soir, Israël a rappelé son ambassadeur en Afrique du Sud, Eliav Belotserkovsky, pour des consultations. Le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Lior Hayat, s’est fendu d’un communiqué publié sur la plateforme X. « À la lumière des récentes déclarations faites par l’Afrique du Sud, l’ambassadeur israélien a été rappelé pour consultations ».
