Plus les Français sont jeunes, vivent au contact de populations immigrées et, dans une moindre mesure, sont de gauche, plus ils adhèrent à l’idée selon laquelle l’immigration est une chance pour le pays d’accueil. Le sondage publié lundi par l’Ifop montre à quel point les Français sont partagés sur cette question.
49% des Français pensent que « l’immigration est une chance pour la France » alors que 51% rejettent cette idée, selon un sondage réalisé par Ifop pour le compte de Métro et Acteurs Publics. L’étude réalisée les 1er et 2 février derniers et publiée lundi révèle que plus la personne interrogée est âgée, moins elle adhère à cette affirmation. 66% des moins de 18 ans répondent ainsi par l’affirmative, contre 54% des 34 à 49 ans et 37% des 65 ans et plus. La question provoque un léger clivage politique puisque 60% des partisans de gauche (69% extrême gauche) répondeadnt par l’affirmative, contre 45% à ceux de droite (52% UDF). Les sympathisants du Front National et du Mouvement national républicain (MNR, Bruno Mégret) se démarquent nettement en rejetant cette idée à 89%.
Preuve que la crainte de l’immigration est liée à une part de fantasmes, plus le taux d’étrangers (hors communauté européenne) dans la commune de résidence des personnes interrogées augmente, plus ces dernières considèrent l’immigration comme une chance. Le taux de pourcentage est ainsi de 38 % dans les communes rurales, 49% dans les communes urbaines de province et 70% dans l’agglomération parisienne.
53% favorables à l’« immigration choisie »
Parmi les 1006 personnes interrogées par l’Ifop, 53% sont favorables à l’instauration de critères de sélection relatifs au niveau d’étude ou au métier. Là encore, 65% des sympathisants de droite votent pour l’« immigration choisie », telle que la propose le candidat UMP à l’élection présidentielle, Nicolas Sarkozy, contre 42% des sympathisants de gauche. Les cadres supérieurs et professions libérales sont beaucoup moins nombreux (34%) à adhérer à cette pratique que ne le sont les artisans, commerçants ou chefs d’entreprise (66%).
Le clivage politique disparaît lorsqu’il s’agit d’apprécier l’efficacité de la lutte contre l’immigration en France. 54% des sympathisants de gauche comme de droite pensent que les pouvoirs publics ne luttent pas efficacement contre l’immigration clandestine. L’étude ne demande pas aux personnes interrogées si les autorités en font trop ou pas assez et les raisons qui les poussent à répondre de la même façon divergent certainement.
Dans la perspective des élections présidentielles du 22 avril prochain, l’Ifop a demandé à son panel quel candidat serait le plus à même d’améliorer la situation en matière d’intégration des immigrés vivant en France. Ségolène Royal (Parti socialiste) arrive en première position avec 32%, suivie par Nicolas Sarkozy (29%), François Bayrou (11%) et Jean-Marie Le Pen (8%), les autres candidats obtenant mois de 5%.
Le candidat du front National a fait de la question de l’immigration le point central du programme qu’il a présenté la semaine passée. Pourtant, selon l’Ifop, cette question arrive derrière l’emploi, la hausse des prix, les inégalités, la sécurité, l’éducation et la fiscalité parmi celles qui importent le plus aux Français.
Consulter l’enquête sure le site de l’Ifop