Pour un contrôle accru du paludisme en Afrique


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La première réunion du Comité consultatif du Bureau régional de l’OMS/Afrique (AFRO) sur le paludisme s’est achevée à Brazzaville, au Congo, sur l’adoption de recommandations relatives au renforcement de la prévention et des interventions de contrôle dans la région, selon le communiqué de l’OMS/AFRO rendu public lundi.

Le Comité consultatif du Bureau régional de l’OMS/Afrique (AFRO) sur le paludisme a recommandé que la pulvérisation résiduelle intérieure (IRS) soit considérée comme une intervention supplémentaire et non comme un substitut à celles déjà existantes. La pulvérisation résiduelle intérieure est une application d’insecticides à effets lents et action longue sur les murs et les toits des maisons et les abris pour animaux afin de tuer les moustiques porteurs du parasites qui s’y déposent. Les experts ont également approuvé la stratégie de traitement préventif intermittent pour les femmes enceintes, et ont souligné la nécessité de trouver d’urgence des alternatives au Sulphadoxine-pyriméthamine (SP). Ils ont aussi demandé qu’on accorde une plus grande importance à la mise en oeuvre de ces stratégies à travers une collaboration renforcée des décideurs, travailleurs de la santé et scientifiques du secteur de la santé reproductive et du contrôle du paludisme.

Concernant le Traitement préventif intermitent pour les enfants, le comité a estimé que vu les niveaux élevés de résistance au sulfadoxine-pyriméthamine émergeants dans certains pays, il faut plus de données sur la sécurité, l’efficacité et le succès des médicaments alternatifs, de toute urgence. Selon le comité, bien que seuls les médicaments efficaces doivent être utilisés et les bénéfices doivent l’emporter sur les risques, la sélection des combinaisons en matière d’interventions contre le paludisme que les décideurs doivent adopter, doit impliquer une hiréarchisation, étant donné le niveau limité des dépenses en santé dans de nombreux pays.

Empêcher les compagnies pharmaceutiques d’imposer des changements de politique aux Etats

Pour ce qui est du traitement du paludisme, le groupe d’experts a recommandé que la mise en place d’une prise en charge locale du paludisme à l’aide des thérapies à base d’artémisinine (ACT) cible les localités ayant un faible accès aux infrastructures de santé. Les membres du groupe ont convenu que l’OMS doit « décourager activement les efforts des compagnies pharmaceutiques pour imposer un changement de politique aux différents pays, à travers d’importants dons de médicaments non sélectionnés actuellement pour le traitement de première ligne ». D’après eux, une telle pratique, outre le fait qu’elle met à mal le processus d’élaboration d’une politique basée sur des preuves, peut causer un énorme gâchis pour les ACT achetés. Les autres recommandations invitent au renforcement de la qualité des systèmes d’assurance, la rationnalisation de l’approvisionnement en tests de diagnostique rapide, le contrôle des médicaments faux et contrefaits dans le secteur privé, et l’utilisation de systèmes d’information sanitaire de routine.

Les experts ont également recommandé des Enquêtes d’orientation de haute qualité sur le paludisme et d’accorder une priorité au renforcement des capacités nationales, y compris le renforcement des capacités des districts pour analyser les données. Le comité a par ailleurs estimé que l’Afrique doit « demander une représentation adéquate dans le cadre des essais entreprises en Afrique mais aussi les essais de médicaments dans les différents lieux de soins épidémiologiques » et qu’elle soit davantage impliquée dans les discussions sur la subvention globale pour les ACT en vue d’assurer une fourniture plus durable des médicaments essentiels pour ceux qui en ont besoin.

Le comité consultatif AFRO sur le paludisme, créé par le directeur régional de l’OMS pour l’Afrique en avril 2006, est composé de 11 experts dotés de connaissances et d’une expérience en matière de lutte contre le paludisme. Sa principale mission est de donner des conseils et recommandations sur les questions relatives au contrôle du paludisme dans la région, où la maladie tropicale transmise par les moustiques tue près d’un million de personnes par an, particulièrement les femmes enceintes et les enfants.

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