Après quatre ans d’absence, le groupe ivoirien R.A.S, pionnier du hip hop africain, revient dans les bacs avec » Oridjidji « . Un sixième album soigné et haut en couleurs combinant rap, chant et rythmes pour un résultat tonique. Efficace.
Ils ne s’appellent pas Turbo et Power pour rien. Les deux membres du groupe R.A.S ne sont pas adeptes d’un rap de salon. Leur dernière production, sixième du genre, » Oridjidji » est pour le moins festive. Après quatre ans de silence radio, beaucoup étaient à penser qu’ils avaient raccroché le micro. Mais pour ces pionniers ivoiriens du rap africain il s’agissait de reculer pour mieux sauter. Avec leur dernier album, ils prouvent qu’on peut être et avoir été.
Comment définir le son de R.A.S ? La grosse ligne conductrice reste le rythme. Musiques pour danser, les ambianceurs sont dans la place. Les tempos pêchés dans le vivier des vibes africaines et teintés d’une touche de modernisme sont destructeurs et même si vous êtes en fauteuil roulant, ils vous donneront inévitablement envie de bouger. On peut toutefois regretter que le groupe marque parfois trop le trait avec un beat un peu trop lourd à la longue.
A la Bisso na bisso
Côté chant, le rap de R.A.S fait penser à celui du Bisso na Bisso. En plus africain toutefois. Car si on pouvait regretter que l’initiative de Passi restait quelque peu timide dans le mélange Afrique Occident, on sent que le rap de Turbo et Power est un enfant du pays. Peut être parce qu’il est à la fois chanté en français et en dialecte ivoirien où le nouchi (argot français ivoirien. » Oridjidji » est un terme nouchi signifiant » original « ) a d’ailleurs droit de cité. Peut être mais pas seulement.
Parce qu’il n’y a pas que du rap dans les productions. Celui ci est à chaque fois combiné avec du chant, du vrai chant, mélodique et tout et tout. Si bien qu’on ne peut pas cantonner R.A.S dans le simple créneau rap, il est bien plus que cela. Toujours est-il que l’album recèle de nombreux titres qui devraient facilement faire parler d’eux en soirée ou sur les ondes. » Donféfal « , » Sois krakra « , » Bôda » ou encore le très ivoirien » Valê » sont autant de morceaux qui nous font dire que R.A.S sont encore bel et bien dans la partie. Et puis bonne nouvelle : le groupe se produit dimanche 9 décembre à la casa 128 à Paris. Soirée à laquelle l’artiste zouk Phil Control est également conviée. Ça promet…
Pour commander le disque : R.A.S, » Oridjidji « , Next music 2001