Poupette Kenza : L’ascension et la chute d’une étoile franco-marocaine des réseaux sociaux


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Poupette Kenza
Poupette Kenza

De reine du digital à accusée d’extorsion : le parcours tumultueux de Poupette Kenza défraie désormais les réseaux dont elle est une des stars.

Kenza Benchrif, connue sous le pseudonyme Poupette Kenza, était l’une des influenceuses les plus en vue de la scène francophone. Née de parents marocains et élevée en France, elle incarnait parfaitement le métissage culturel qui fait la richesse de la société française moderne. Avec des millions d’abonnés sur les réseaux sociaux, première influenceuse francophone sur snapchat avec ses 1,6 million d’abonnés, mais aussi sur Instagram ou TikTok, elle partageait son quotidien glamour, ses voyages exotiques et ses conseils beauté, attirant une communauté fidèle, séduite par son style de vie décontracté.

Cependant, derrière cette façade de perfection se cache une personnalité complexe et controversée. Poupette Kenza affronte régulièrement les polémiques, voire les scandales liés à des propos ou des comportements jugés déplacés, et à des affaires financières. Par le passé, elle a déjà été condamnée pour la promotion de produits douteux. Plus grave encore, en juin 2023 Poupette a été accusée d’avoir détourné l’argent destiné à un orphelinat au Maroc. Enfin, son compte Instagram a été temporairement suspendu pour cause de propos antisémites. Ces controverses montrent aussi l’absence d’encadrement des influenceurs dans la réglementation européenne en général et française en particulier.

Une affaire d’extorsion qui ébranle son empire digital

Malgré ces dérapages, Poupette est toujours parvenue à rebondir, puisant peut-être dans la résilience héritée de ses racines marocaines. Mais le 4 juillet 2024, un nouveau coup dur frappe Poupette Kenza. Interpellée en France à son retour du mariage de sa meilleure amie, elle est placée en garde à vue, accusée d’avoir tenté d’extorquer 350 000 euros à un couple en utilisant un intermédiaire et des menaces physiques.

Selon les enquêteurs, Poupette Kenza estimait avoir été victime d’une escroquerie par ce couple et aurait cherché à se faire justice par des moyens illégaux. Face à la gravité des faits, elle est mise en examen pour « tentative d’extorsion en bande organisée », une accusation particulièrement grave en droit pénal, et « association de malfaiteurs ». Logiquement, elle est placée en détention provisoire pour éviter toute fuite.

Un avenir incertain pour l’influenceuse franco-marocaine

Cette affaire judiciaire ternit l’image de Poupette Kenza et fragilise son empire digital. Sa détention provisoire et les accusations qui pèsent sur elle pourraient avoir des conséquences importantes sur sa carrière et sa réputation, tant en France qu’au Maroc, où elle jouissait également d’une grande popularité.

En premier lieu, elle pourrait voir se détourner d’elle les annonceurs qui la financent alors qu’elle attend son troisième enfant. Son compagnon et ses deux autres enfants eux, se trouvent à Dubaï, lieu de vie privilégié des influenceurs francophones. Ses avocats ont demandé sa remise en liberté sous contrôle judiciaire, une requête qui sera examinée par le tribunal de Rouen le 11 juillet 2024.

Un cas qui soulève des questions sur la responsabilité des influenceurs

L’affaire Poupette Kenza soulève de nouveau la question de la responsabilité des influenceurs vis-à-vis de leurs followers. Ces personnalités, dotées d’une grande puissance sur les réseaux sociaux, devraient être tenues à un standard de comportement plus strict. Leur financement devrait être moins opaque afin que leurs abonnés soient réellement informés de la véracité des propos tenus. ? Comment concilier leur liberté d’expression avec la nécessité de promouvoir des valeurs positives et un usage responsable des réseaux sociaux, tout en respectant la diversité culturelle ?

Cette affaire nous rappelle que derrière le glamour des réseaux sociaux se cachent parfois des réalités bien plus complexes. Elle nous invite à réfléchir au pouvoir immense que détiennent les influenceurs issus de la diversité et à la manière dont ils peuvent utiliser ce pouvoir pour favoriser l’entente interculturelle ou, au contraire, exacerber les tensions.
Le cas de Poupette Kenza illustre les défis uniques auxquels font face les influenceurs d’origine étrangère, qui doivent naviguer entre différentes cultures tout en maintenant leur authenticité et leur intégrité. Il souligne également l’importance de la responsabilité individuelle, quelle que soit l’origine ou la notoriété d’une personne.

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