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Les rebelles du M23 en République Démocratique du Congo exigent le retrait des Forces de défense sud-africaines (SANDF), stationnées à Goma et Saké dans le cadre de la mission SAMIDRC. Selon Lawrence Kanyuka, porte-parole des rebelles, les SANDF n’ont plus de rôle à jouer dans la région, déjà sous contrôle des rebelles, et doivent retourner chez elles. Les tensions se multiplient alors que les forces déployées semblent avoir des objectifs plus vastes, y compris la déstabilisation du Rwanda.
« Rien à faire dans le territoire contrôlé par les rebelles de l’AFC/M23 »
« Il est grand temps que les Forces de défense nationale sud-africaines (SANDF), retranchées dans un camp de base des Nations Unies dans la province du Nord-Kivu en République Démocratique du Congo, rentrent chez elles, car elles n’ont rien à faire dans le territoire contrôlé par les rebelles de l’AFC/M23 ». Le porte-parole des rebelles, Lawrence Kanyuka l’a souligné mardi 18 février lors d’un entretien avec la source, la capitale de la province du Sud-Kivu en RD Congo, dont les rebelles ont pris le week-end dernier.
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La SANDF s’est déployée dans l’Est de la République Démocratique du Congo, dans le cadre d’une mission (SAMIDRC), pour renforcer une coalition de l’armée congolaise qui, initialement, comptait au complet des mercenaires européens, des génocidaires rwandais connus sous le nom de FDLR, des milliers de forces burundaises et une milice locale connue sous le nom de Wazalendo, dans la guerre contre les rebelles du M23. Les FDLR sont une milice basée en République Démocratique du Congo, fondée par les restes des cerveaux du génocide de 1994 contre les Tutsis au Rwanda.
« Nous leur avons demandé de rentrer chez eux »
Accueillis dans l’Est de la République Démocratique du Congo, puis au Zaïre, en juillet 1994, peu après l’effondrement du régime génocidaire au Rwanda, les génocidaires sont restés sur place, se réarmant et se réorganisant pour attaquer à nouveau le Rwanda mais toutes leurs tentatives ont toujours été contrecarrées. Néanmoins, ils continuent de propager une idéologie du génocide qui est à l’origine de l’instabilité dans la région et au-delà.
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Interrogé sur le sort des troupes de la SANDF désormais retranchées dans une base de la MONSCO à Goma et une autre à Saké, Kanyuka a répondu : « Les frères africains qui vivent dans le camp de la MONUSCO, les Sud-Africains, nous leur avons demandé de rentrer chez eux. On a dit à maintes reprises que nous étions libres de leur donner le couloir pour qu’ils puissent partir. L’aéroport est, pour le moment, peu pratique pour eux. Il y a tellement de pièges dans l’aéroport. Le tarmac lui-même est plein de trous faits par les bombes ».
Objectifs de combat non limités à la défaite du M23
« Nous leur avons dit qu’ils pouvaient toujours passer par le Rwanda et retourner dans leur propre pays. Nous n’avons donc aucun problème. Nous leur avons dit que même lorsqu’ils vivent dans un site de la MONUSCO, il est temps pour eux de rentrer chez eux ». Interrogé sur la réponse des troupes de la SANDF, Kanyuka a déclaré : « nous les attendons toujours. Ils n’ont pas d’autre choix que de leur dire qu’il est temps de rentrer chez eux ».
Au début du mois, Kigali a annoncé avoir découvert que l’alliance de forces étrangères déployées dans l’Est de la RDC, dont la SAMIDRC et les FDLR, avait des objectifs de combat non limités à la défaite du M23 mais également à l’attaque du Rwanda. Une déclaration du ministère des Affaires étrangères disait : « L’argument selon lequel la SAMIDRC a été invitée par le gouvernement de la RDC est invalidée par le fait qu’elle est là pour combattre les citoyens de ce pays et provoquer effectivement la guerre au Rwanda ».