Saviez- vous seulement que c’est à cause de la Polygamie, avec un grand « P », directement importée d’Afrique que la France brûle ? Si, si…je vous assure, tout le monde le sait, avoir plusieurs femmes peut mettre le feu à votre foyer.
Saviez- vous seulement que c’est à cause de la Polygamie, avec un grand « P », directement importée d’Afrique que la France brûle? Si, si…je vous assure, tout le monde le sait, avoir plusieurs femmes peut mettre le feu à votre foyer. C’est ce qu’a tenté d’expliquer, le 13 novembre dernier, aux Russes l’Immortelle Hélène Carrère d’Encausse. « Ces gens, dixit l’Académicienne, ils viennent directement de leurs villages africains […]. Tout le monde s’étonne : pourquoi les enfants africains sont dans la rue et pas à l’école ? Pourquoi leurs parents ne peuvent pas acheter un appartement ? C’est clair, pourquoi : beaucoup de ces Africains, je vous le dis, sont polygames. » Et comme si une seule bêtise ne suffisait pas, ce sera, le mardi suivant, au tour du président du groupe UMP à l’Assemblée nationale Bernard Accoyer d’affirmer que la polygamie était « certainement une des causes » des émeutes. Son propos sera repris le lendemain par le ministre délégué à l’Emploi Gérard Larcher. Il a confié, cette fois-ci, aux Britanniques, par le biais du quotidien économique Financial Times, que la polygamie était bien l’« une des causes des violences urbaines».
Cet argument un peu tiré par les cheveux, pour ne pas dire autre chose, avancé par des personnes, que l’on aurait pu croire, un temps soit peu plus responsables et plus cultivées, est plus que navrant dans la Ville des Lumières. Car en définitive le racisme et tout ce qui s’y rapproche n’est que le fait d’incultes, même s’ils n’en ont pas l’apparence. Bien évidemment, les réactions à ces sorties n’ont pas tardé. Voici un bref tour d’horizon de quelques unes d’entre elles qui n’émanent pas que de la diaspora africaine en France. Heureusement d’ailleurs ! Reconnaïtre la bêtise est un don que Dieu a donné à tous les hommes quelle que soit leur couleur de peau. Commençons par celle du Premier Ministre français, Dominique de Villepin qui a essayé de ramener son camp à la raison en affirmant qu’il ne fallait pas chercher des « boucs émissaires » dans la crise des banlieues. Même son de cloche chez Azouz Begag, le ministre français délégué à la Promotion de l’égalité des chances, qui a estimé qu’il était « vain de chercher des coupables. Nous partageons tous la responsabilité des émeutes: la gauche comme la droite, les architectes de ces cités ou encore la télévision ». En effet, il s’agit bien là d’une chasse aux sorcières. Et c’est ce qu’a dénoncé SOS Racisme dans un communiqué de presse publié en réaction aux propos de Messieurs Larcher et Accoyer.
« Ce que les émeutes urbaines ont montré, c’est avant tout la crasse incompétence des responsables politiques à apporter une réponse aux difficultés rencontrées par les populations vivant dans les quartiers difficiles, aussi bien en termes de logiques de ghettos ou de discriminations. Ce qui s’est exprimé, dans une violence que nous condamnons, c’est un malaise profond qui travaille ces populations, tenues en marge de la société. […] L’argument de la polygamie renvoie à une grossière volonté de détourner l’opinion publique des vrais problèmes qui se posent et de décharger les pouvoirs publics de leurs responsabilités en la matière. Il s’agit, avec une indécence manifeste, d’inverser en quelque sorte ‘la charge de la preuve’. En un mot, ça n’est pas l’Etat qui est interpellé, ce sont les populations ségréguées qui doivent se remettre en question ! ». A ce propos Serge Bilé, journaliste et auteur de Noirs dans les camps nazis et de La légende du sexe surdimensionné des Noirs note dans une tribune libre envoyée à notre rédaction, que « c’est l’histoire qui se répète ».
Et de poursuivre : « En pointant la polygamie comme l’une des causes des violences urbaines de ces derniers jours, le ministre Gérard Larcher et le député Bernard Accoyer n’ont pas seulement étalé leur incapacité à comprendre le drame qui vient de secouer le pays, ils ont aussi, par l’exagération, à des fins politiques, d’un phénomène marginal, repris à leur compte ce vieux fantasme raciste, qui fait du Noir un sauvage aux moeurs débridées et insolubles dans les valeurs occidentales. […] Olaudah Equiano, l’un des rares esclaves à avoir, sitôt affranchi, publié ses Mémoires, aura la franchise de reconnaître que, dans son pays, le Bénin (où la polygamie n’a désormais plus cours aujourd’hui, ndlr), les hommes ‘s’adonnent à la polygamie’, mais ‘ils épousent rarement plus de deux femmes’. On est loin du cliché facile du Noir lubrique et insatiable, entouré de ses douze épouses, comme le colporteront les récits en tous genres, à partir certes de cas réels, mais qui ne traduisent pas la généralité ! Mais le plus étonnant, c’est que ces Européens qui condamnaient, jadis, si durement la polygamie des Africains, la pratiquaient allègrement chez eux. Voltaire, dans son Essai sur les mœurs, rappelle, d’ailleurs, à ce propos, que ‘les rois francs, Gontran, Caribert, Sigebert, Chilpéric, Dagobert, avaient eu plusieurs femmes à la fois, sans qu’on eût murmuré’» Notons que notre contemporain, le célèbre chef trois étoiles français Paul Bocuse a confié, à la veille de ses 80 ans, à L’Express qu’il était polygame : trois femmes partagent sa vie.
Mais revenons plutôt à Serge Bilé qui poursuit en ses termes. « On raillera également, au 17e et 18e siècle, la sexualité soit disant débridée des Noirs qui vivaient sur le sol français, en oubliant que Louis XIV n’était pas un modèle de vertu, ou que Louis XV avait transformé le Parc aux Cerfs, l’actuel Quartier Saint-Louis, en un gigantesque bordel pour satisfaire ses vices avec de jeunes prostituées. […] Cette hypocrisie, bien française, qui consiste, en matière de sexe, à voir la paille dans le slip de l’autre et à oublier la poutre dans le sien, ne s’est, depuis, jamais démentie. Une hypocrisie qui se vérifie jusque dans la sémantique. On dénoncera, en France, au demeurant avec raison, la polygamie des quelques Noirs qui la pratiquent, alors que pour les Blancs de ce pays, qui font la même chose, y compris au plus haut sommet de l’Etat, on parlera pudiquement de… double vie. »
Que dire de plus ? Rien mais je me permettrais de rajouter la chose suivante. C’est vrai que quand on est chez soi, on a tous les droits, même celui de considérer que les autres n’en ont pas, quand bien même ils respectent les règles de la République. Les immigrés ne sont évidemment pas fous : on ne mord pas la main qui vous nourrit. Et que si la polygamie est bien la cause des violences urbaines, alors tous les polygames de France sont concernés, y compris les Français de souche. D’ailleurs je me demande bien pourquoi tout le monde prend la mouche et que les Africains se sentent directement concernés. Ce n’est pas une réaction à un propos raciste, c’est tout simplement de la paranoïa. Car ces messieurs (mais aussi la dame) en pensant incriminer une minorité ont admis que le problème qui nous préoccupait était bien celui de la France dans sa totalité. CQFD.