Politique : enfin le réveil des africains


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Pendant très longtemps, on croyait les africains complètement amorphes, stupides ou même limités intellectuellement. On disait des africains, « ils ne sont bons qu’à boire, coucher à gauche et à droite avec tout ce qui leur passe dans les bras, ou dans le lit, (pour être plus précis), faire beaucoup d’enfants, puis ils se remplissent le ventre et ils sont heureux comme ça». C’était une vision triste et affligeante de l’africain, plus précisément de l’homme noir. Fort heureusement, ces dernières années ont prouvé le contraire, avec une forte prise de conscience de la société civile, menée par de jeunes activistes qui ne se reconnaissent pas dans cette image de cette « Afrique déprimante et caricaturale ». Ils ont donc décidé de faire changer les choses, notamment sur le plan politique. Et ça marche. Ils n’ont plus peur.

Demeurer eux-aussi au pouvoir à vie

On se souvient encore de ce qui s’est passé au Burkina-Faso les 30 et 31 octobre 2014. C’était inimaginable, un an seulement avant. Et pourtant, ils l’ont fait, de manière très courageuse et responsable. Avant ces jeunes burkinabés, il y a eu cette fameuse révolution du printemps arabe, débutée en Tunisie. Elle a complètement changé le cours de l’histoire sur le continent. Des jeunes filles et des jeunes hommes avaient tout simplement décidé qu’il était temps qu’ils prennent enfin leur propre destin entre leurs mains. Ne dit-on pas souvent « qu’on est mieux servit que par soi-même » ? Le courage de ces jeunes tunisiens a donc fait tache d’huile un peu partout sur le continent. Des mouvements de la société civile se sont formés ici et là pour empêcher tel président de modifier la constitution pour s’éterniser au pouvoir.

D’autres mouvements se sont dressés pour faire barrage à tel président qui avait décidé de modifier la constitution pour permettre à sa progéniture de lui succéder au pouvoir. Dans certains pays, des mouvements de citoyens se mobilisent pour demander le départ de leurs dirigeants, arrivés au pouvoir à la suite de leur père, décédés après des décennies de règne sans partage, dans des conditions que nous savons tous. C’était le temps des « fauves politiques ». Ils étaient redoutables, sanguinaires et parfois illuminés. Ces héritiers ne se contentent pas seulement d’y être. Ils veulent faire comme leur père ; demeurer eux-aussi au pouvoir à vie. Pour cela, les résultats des élections sont falsifiés, parfois de manière grossière et ridicule, les constitutions sont taillées sur mesure pour satisfaire cette avidité du pouvoir. De milliers de jeunes gens défient ces jeunes « apprentis démocrates », prêts à tout pour satisfaire leurs ambitions personnelles, quelque fois, au prix de vies humaines. Les exemples malheureusement nombreux.

Des monarques très âgés au pouvoir

Dans un autre registre, nous avons aussi des dirigeants au pouvoir depuis des décennies en dépit de leur âge très avancé. Certains sont en place comme « des monarques », à titre honorifique, même s’ils ont été élus au suffrage universel direct, avec des scores dignes de l’époque soviétique. Certains ont même été élus, sans faire campagne. Il n’y a qu’en Afrique qu’on peut voir ce genre de comédie politique qui amusent beaucoup les occidentaux. Ils ne gouvernent plus, mais ils y sont, à vie, assis dans leur fauteuil roulant. Toutes les décisions sont prises en leur nom. Et pourtant, ils ne savent même pas de quoi il s’agit. On leur dit, ce que l’entourage veut bien leur dire ou faire croire.

Ils sont président de la République, à vie, et cela leur suffit.
Parmi ces « monarques » très âgés, certains ont longtemps envisagé de faire en sorte que leurs épouses prennent leur succession, comme dans la République « très démocratiques du Gondwana ». Heureusement pour les populations d’un de ces pays « très démocratique », l’armée vient de mettre fin à cette comédie politique qui a longtemps amusé les occidentaux et qui continue toujours à les distraire. Pour une fois, cette action de l’armée que nous condamnions tous dans le passé, semble être unanimement saluée.

Pourvu qu’elle ne prenne pas l’exemple sur un certain général en Côte d’Ivoire, qui semble-t-il a été très mal conseillé. Il était censé « balayer la maison et partir », mais il a fini par prendre gout au pouvoir. En Afrique de l’Ouest, un autre, chassé du pouvoir après également plusieurs décennies de règne, est parti avec toute la caisse de l’Etat, qu’il a confondu pendant longtemps, avec son propre compte bancaire.

Aujourd’hui, les africains sont décidés à prendre en main leur propre destinée et faire en sorte, que quelque part dans le monde, des hommes et femmes, d’une autre culture, d’une autre éducation politique, ne nous considèrent plus comme des « amorphes, stupides, limités intellectuellement, bons qu’à boire, coucher à gauche et à droite avec tout ce qui leur passe dans les bras, faire beaucoup d’enfants, puis se remplir le ventre et être heureux comme ça ».

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