Polémique après la mort d’une Sénégalaise dans l’offensive israélienne au Liban


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Bassirou Diomaye Faye
Bassirou Diomaye Faye

Alors qu’une centaine de ressortissants sénégalais qui vivaient au Liban sont revenus dans leur pays. et accueillis par le Président Bassirou Diomaye Faye, l’annonce de la mort d’une ressortissante du pays de la Téranga qui aurait péri sous les bombes israéliennes fait polémique.

Ils étaient 117 au total, ces ressortissants sénégalais qui ont foulé le sol de leur pays, samedi, en provenance du Liban, pays soumis à des frappes israéliennes depuis plusieurs semaines. Le vol qui a atterri, samedi soir à Dakar, avait à son bord non seulement des hommes, mais également des femmes, des enfants ainsi que des personnes âgées. Tous ont été reçus par le Président sénégalais en personne. Ce dernier n’a pas caché sa joie de voir ses concitoyens revenir « sains et saufs ».

Un rapatriement déclenché par la mort d’une Sénégalaise

L’opinion sénégalaise a été alertée après l’annonce de la mort, le 6 octobre, d’une ressortissante sénégalaise qui vivait au Liban où l’armée israélienne n’a cessé d’intensifier ses frappes. Le 7 octobre, un an jour pour jour après le déclenchement du conflit, le gouvernement sénégalais avait alors pris la décision de rapatrier les Sénégalais qui se trouvaient au Liban et qui souhaitent revenir dans leur pays. L’ONG Action pour les Droits humains et l’Amitié (ADHA) avait pris sur elle de soutenir cette initiative gouvernementale en veillant à ce « que les droits fondamentaux de ces individus soient respectés tout au long du processus de leur retour au pays », a précisé un communiqué publié par l’ONG, le 10 octobre.

« Depuis cette demande, ADHA a renforcé son plaidoyer auprès des autorités sénégalaises et internationales pour accélérer le processus de rapatriement. ADHA est également en contact avec une association au Liban pour un suivi constant de la situation sur le terrain, malgré les défis posés par la crise conflictuelle actuelle », explique le même communiqué. Selon les responsables de l’ONG, le rapatriement des Sénégalais du Liban est une œuvre salvatrice au regard de leurs conditions de vie qui se sont « considérablement détériorées en raison du contexte de guerre, accentuant les risques pour leur sécurité et limitant leur accès aux services de base ». Pour l’ADHA, ce processus de rapatriement doit faire l’objet d’un « accompagnement psychologique, sanitaire et socioéconomique »,

Les Libanais du Sénégal protestent

Peu de temps avant l’atterrissage de l’avion transportant les ressortissants sénégalais du Liban, une marche de protestation contre l’offensive israélienne contre ce pays a été organisée à Dakar. Une centaine de personnes avait battu le macadam sur une distance d’environ 1.5 km, scandant des slogans hostiles à Israël : « Israël criminel ! » « Free Lebanon ! ». Sur des pancartes portées par les manifestants, on pouvait lire des messages similaires : « Des vies violées, du sang versé, des terres volées, en toute impunité ! ».

Si au Sénégal, ces manifestants sont en territoire ami, puisque les responsables de l’Exécutif sénégalais ne cachent pas leur soutien à la cause palestinienne face à Israël dans cette guerre qui déchire le Proche-Orient depuis plus d’un an, un problème se pose quant à la supposée ressortissante sénégalaise qui a péri sous les bombes israéliennes. La victime s’appellerait Anna Diédhiou et serait originaire du Sud du Sénégal. « Hormis le fait qu’il n’y a eu aucune communication officielle sur ce décès, personne dans le milieu des ressortissants sénégalais au Liban, ne semble connaître la défunte», a précisé le journal L’Observateur dans son édition de ce 21 octobre.

Une mort en question

« Au départ, on nous a dit qu’elle était de Oussouye puis de Bignona. J’ai même entendu dire qu’elle était gambienne, mais personne autour de moi ne semble la connaître, ni même confirmer cette mort de sénégalaise », a indiqué Albert Bocandé. Le ressortissant sénégalais qui vit au Liban depuis 1996 indique avoir entendu parler de cette dame, mais assure qu’aucun témoin n’a confirmé ce décès.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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