Dans son numéro de septembre 2001, Veille Internationale, le magazine du réseau des PEE (Poste d’Expansion Economique) et du CFCE (Centre Français du Commerce Extérieur), propose un panorama complet de l’état des télécommunication sur le continent africain. Voici une synthèse de ce document extrêmement complet.
Pour placer le décor, une série de chiffres s’impose. Sur la liste des 49 pays les moins avancés, 70% se situent en Afrique, le taux d’électrification est inférieur à 30% (8% en milieu rural), 80% de la population n’a pas les moyens d’avoir accès au téléphone, et ce taux passe à 95% concernant l’accès Internet. Et encore, ces chiffres sont » gonflés » par la prise en compte de l’Afrique du Sud. Pour autant, le secteur des télécommunications est en pleine restructuration et les perspectives sont plutôt favorables.
La situation monopolistique des opérateurs de la plupart des pays est souvent relevée comme une des principales causes du retard de développement. Cette situation est cependant en train d’évoluer avec une vague massive de privatisations en cours. Si l’on retrouve dans les acquéreurs des groupes européens classiques, tels France Telecom ou Deutsche Telekom, il faut cependant souligner l’arrivée de sociétés asiatiques comme Korea Telecom au Cameroun, et le CFCE note une présence soutenue de représentants japonais au Kenya et en Ethiopie par exemple.
Le fort développement du mobile et l’émergence du satellite
Sans surprise, » grâce » aux insuffisances de la téléphonie fixe, la téléphonie mobile est en pleine expansion (bien que le taux d’équipement moyen soit encore inférieur à 3%).
Certains pays (Maroc ou Sénégal) ont aujourd’hui plus d’abonnés mobiles que fixes et des groupes panafricains importants sont apparus sur ce secteur, dominé par l’Egyptien Orascom. Le fort développement du mobile permet aussi de développer la concurrence et de faire baisser les prix de la téléphonie fixe, ce qui n’est pas négligeable.
La communication par satellite, encore très minoritaire, progresse aussi notablement, entraînée notamment par la forte demande de services Internet. Les VSAT sont surtout utilisées par des grandes sociétés ou par des cybercafés, mais les perspectives de croissance de ce marché sont particulièrement prometteuses.
Des projets d’envergure
Par ailleurs, concernant le développement des infrastructures, plusieurs projets de grande envergure sont en préparation, comme Africa One conçu par AT&T pour le câble, ou Rascom pour les communications par satellites. De l’aboutissement de ce type de projet dépendra une grande part du développement technique du Continent africain et la réduction de ce que l’on appelle aujourd’hui la fracture numérique.
A lire aussi dans ce magazine, un état des lieux du développement en matière de télécommunication pays par pays, et les interventions de deux grands témoins, François Serres, avocat, et Tom Dahl-Hansen, Directeur de » IUT Telecom Exhibition « , la grande manifestation sur les télécoms qui se déroulera en Afrique du Sud du 12 au 16 novembre prochain.