Le Burkina Faso fait face à une série d’attaques sanglantes, ces dernières semaines. L’intensité et la coordination des opérations djihadistes marquent un sommet dans la vague de violence qui déchire le pays. En une seule journée, le 25 février, environ 170 personnes ont été tuées dans des attaques coordonnées contre trois villages dans le nord du pays, exacerbant une situation déjà critique.
Une journée de terreur dans le nord
Le drame s’est concentré autour de trois villages du nord du Burkina Faso, Komsilga, Nodin et Soroe. Des attaques meurtrières massives ont été perpétrées, selon le procureur de Ouahigouya, Aly Benjamin Coulibaly. Ces attaques ont été marquées par une extrême brutalité et ont entraîné la mort d’environ 170 personnes, touchant indistinctement des hommes, des femmes et de nombreux enfants. La même journée, des massacres ont également eu lieu dans une mosquée à Natiaboani (est du pays) et une église à Essakane-village (nord du pays) qui ont fait aussi des dizaines de morts. Cette coordination des terroristes illustre la coordination nouvelle des agressions.
Ces événements tragiques sont venus s’ajouter à une série d’autres attaques menées le même jour, ciblant des installations militaires et des bâtiments civils, soulignant un changement de tactique des agresseurs. Le gouvernement a répondu par une offensive militaire, qui aurait neutralisé plusieurs centaines de terroristes, selon des sources sécuritaires.
Début d’année sanglant
Le début de l’année 2024 a été particulièrement meurtrier pour le Burkina Faso. Dès le 1er janvier, une attaque a coûté la vie à au moins 30 personnes dans le nord. Deux semaines plus tard, une double offensive contre un camp militaire et un village dans l’est a fait 50 victimes. Février n’a pas été plus clément, avec des attaques contre des civils et des lieux de culte, culminant avec l’assaut du 25 février. Les médias occidentaux ne peuvent relayer correctement ces informations, étant pour la plupart interdits de présence dans le pays.
Ces actes de violence n’ont pas encore été officiellement revendiqués. Cependant, ils portent la marque des groupes armés djihadistes actifs dans la région, depuis 2015. Le gouvernement, ainsi que la communauté internationale, ont condamné ces attaques. Ils appellent à des mesures renforcées pour protéger les civils et contrer la montée du terrorisme.
170 personnes ont été « exécutées » lors « d’attaques meurtrières massives » de trois villages, la semaine dernière, dans le nord du Burkina Faso. La région, pourtant dirigée par des militaires, est en proie à des violences qui explosent.https://t.co/8zHDXCF5Hk
— Le journal Afrique TV5MONDE (@JTAtv5monde) March 3, 2024
Réponse nationale et internationale
Face à cette escalade, le gouvernement burkinabè, dirigé par des militaires depuis un coup d’État en 2022, a promis de traduire les responsables en justice et de renforcer la sécurité. Des enquêtes lancées pour faire la lumière sur ces événements tragiques doivent recueillir des preuves en vue de poursuites judiciaires.
Sur le plan international, l’Union Africaine et les Nations Unies ont exprimé leur solidarité avec le Burkina Faso. Ils condamnent fermement les attaques. Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a notamment appelé à une action urgente pour mettre fin à la violence. Et surtout pour protéger les civils, soulignant la gravité de la situation qui touche femmes et enfants.